Les cigales du Sahel
Fatoumata Amadou, 41 ans, chef d’orchestre, chante et joue de la guitare basse. Catherine Onadja, 37 ans, joue de la batterie et de la calebasse. Ramatou Alassane Danté, 34 ans, joue de la percussion (toumba et douma) et Mariama Djiry, 39 ans, joue des maracas. Elles forment le groupe les Cigales du Sahel.
FOFO : Quand a été créé le groupe ?
CIGALES : En 2008. Le groupe est composé de 8 artistes dont 4 femmes. Bientôt nous allons intégrer un pianiste à notre formation.
FOFO : D’où vient le nom de votre groupe ?
CIGALES : C’est Oumarou Hadary, le ministre de la culture de l’époque, qui a choisi ce nom à notre formation car la cigale est un insecte qui a une très belle voix et qui chante la nuit.
FOFO : Où en est votre carrière ?
CIGALES : Notre première chanson s’intitule ‘Bâ Nibakô’ (aime celui qui t’aime). C’est une composition de Fati Mariko. Actuellement nous venons de finir la production de notre premier album de 8 titres intitulé ‘Niger mon beau pays’. Cet album devait sortir l’année dernière mais nous avons perdu beaucoup de temps au studio La Source pour la production. Nous avons versé quasiment la totalité de l’aide que le ministère de la culture nous a accordé l’année passée à ce studio mais celui ci s’est révélé incapable de nous produire. Sans obtenir quoi que ce soit nous avons quitté ce studio. Grâce à Dieu nous avons pu réunir une certaine somme pour entrer de nouveau en studio mais cette fois-ci au studio Alpha Records, grâce à qui nous avons à présent un album en poche, enfin !
FOFO : De quoi parlez-vous dans vos chansons ?
CIGALES : Nous avons composé 4 titres de l’album : ‘Niger mon beau pays’, ‘Wongarey’ (les guerriers), ‘Yaran titi’ (enfants des rues) et ‘Touré’. Nous chantons en djerma, en peulh, en haoussa et en français. Les titres ‘Haïra’ et ‘Denké-denké’ ont été composés par Yacouba Moumouni, ‘Bâ Nibakô’ par Fati Mariko quant à ‘Tamala’ c’est une interprétation Malienne.
FOFO : Faire vivre un groupe c’est difficile, quelles sont vos sources de financement ?
CIGALES : C’est vrai. De plus nous militons pour mettre en avant notre identité culturelle à travers des tenues traditionnelles sur scène. Ces tenues coutent très cher.
A part le soutien du ministère de la culture de l’année passée de 2 millions de francs CFA qui malheureusement est tombé à l’eau nous n’avons pas reçu d’autre appui. Pour les répétitions c’est Fatoumata qui se débrouille pour trouver les frais de taxi pour tout un chacun. Nous répétons au CFPM les mercredi, jeudi et vendredi après-midi. Nous payons 30.000 Fcfa par mois pour la salle de répétition.
FOFO : Quels sont vos projets ?
CIGALES : Nous avons beaucoup d’espoir. Aujourd’hui nous avons un manager et un producteur. Pour l’instant nous n’avons pas encore eu la chance de nous faire connaître hors de nos frontières. La sortie officielle de l’album est prévue pour fin de l’année, à cet effet nous sollicitons le soutien des bonnes volontés afin que nous puissions produire des vidéos clips de bonne qualité.
Actuellement il y’a plusieurs facteurs qui bloquent la musique nigérienne, surtout au niveau des textes. On entend que des paroles grossières. Ce genre de style ne peut en aucun cas franchir les frontières du pays. En plus ils salissent la musique nigérienne.
Il existe cependant des groupes qui ont fait de leurs mieux pour faire connaître notre musique à l’extérieur. On peut citer entre autre les formation Mamar Kassey et Sogha. Nous avons des bonnes relations avec les autres artistes. Nous les respectons tous tels qu’ils sont parce que nous avons des parents artistes et que nous savons ce que c’est un artiste. Nous ne sommes que des débutantes, nous avons besoin de leur soutien.
FOFO : Votre dernier mot :
CIGALES : Un appel à l’endroit de nos frères et sœurs artistes : aimons-nous au lieu de nous faire des coups bas.
mardi 16 août 2011