Interview Amadou Kanoute - Directeur général OIC
Interview de M. Amadou Kanoute, Directeur régional de l’Organisation Internationale des Consommateurs, Bureau Afrique
"Prudence et vigilance dans le choix des produits..."
M. Kanoute, l’OIC et ses membres ont enclenche depuis 3 ans, une vaste campagne contre les OGM. Voulez vous nous éclairer sur le sujet ? Qu’est ce que les OGM et que représentent-ils pour le consommateur ?
Les OGM, c’est les organismes génétiquement modifies. Il s’agit essentiellement, à travers des procédures de manipulations gé-nétiques, de créer de nouveaux produits alimentaires, pharmaceutiques etc. On prend un gène dans une plante ou dans un animal et on le transfert dans un autre produit en prenant un trait spécifique (dans la plante ou l’animal) qu’on le transfère dans un autre produit ou un être de manière à ce que le trait qu’on recherche puisse être utilisé dans le nouvel élément recherche. Concrètement, vous pouvez avoir des tomates qui ne restent pas longtemps sur les rayons et pourrissent. Alors, vous pouvez chercher dans un animal ou dans une autre plante un trait qui peut renforcer la capacité de résistance aux attaques du temps et qui font vieillir très vite le produit (tomate). Cela pose quelques problè-mes. Il s’agit d’abord de voir si le produit d’où on tire le trait spécifique à transférer ne peut pas avoir une incidence sur le plan de la santé du consommateur, de la protection de son environnement et plus tard des implications socio-éco-nomiques. C’est sur cela que nous attirons l’attention. Cela revient à dire qu’il se pose des problèmes d’éthique. Parce que les manipulations génétiques peuvent s’opérer sur des organismes de différentes souches. Le 2e pro-blème est lié au développement des résistan-ces que suscitent les OGM. Dans le cadre de l’industrie pharmaceutique, cela peut entraîner des résistances naturelles du corps humain à certains antibiotiques. Sur le plan environnemental, les petits producteurs qui assurent plus de 70 % de la production n’ont plus de semence naturelle au cas où ils utilisent les semences transgéniques. Il se pose de grands risques alimentaires si le producteur doit acheter des semences chaque année. Ceci s’accompagne généralement de l’achat de pestici-des et autres engrais. C’est une dépendance alimentaire contre laquelle nous nous battons. C’est, conscients de tous ces problèmes que le mouvement consommateur a décidé de prendre une position mitoyenne sur les OGM en disant : s’il y a des avantages que tout le monde en bénéficie ; mais les menaces semblent plus lourdes actuellement. Par rapport à cela, nous suggérons : l’étiquetage des produits, droit à l’information, le droit au choix et le droit à un environnement sain.
Les Etats africains ont-ils un rôle à jouer, lequel et dans quel domaine ? Et le consommateur, quelle attitude doit-il adopter ?
Les Etats ne sont toujours pas au courant des enjeux liés aux OGM. Le mouvement consommateur a donc pour mission de les sensibiliser pour attirer leur attention afin qu’ils prennent leur responsabilité. La société civile n’est pas obligée de s’engager dans la voie des Etats ou des multinationales. La société civile travaille dans le sens des intérêts des populations. Le mouvement consommateur a donc une lourde mission. Très souvent, nous atteignons nos objectifs. Au Malawi par exemple, l’Etat a dû détruire le maïs transgénique planté après des campagnes de sensibilisation. Pour le consommateur, nous recommandons la prudence dans le choix de leurs produits alimentaires.
Quelle est la motivation principale du séminaire atelier qui s’organise à Bamako depuis une dizaine de jours ?
Nous voulons travailler avec les médias de manière professionnelle et durable. Le mouvement a extrêmement grandi. Au départ, nous étions une dizaine d’associations de consommateurs. Plus d’une décennie après, nous sommes 120 organisations de consommateurs dans 46 pays du continent africain. On fait désor-mais face à plusieurs interpellations : de la part des citoyens, d
"Prudence et vigilance dans le choix des produits..."
M. Kanoute, l’OIC et ses membres ont enclenche depuis 3 ans, une vaste campagne contre les OGM. Voulez vous nous éclairer sur le sujet ? Qu’est ce que les OGM et que représentent-ils pour le consommateur ?
Les OGM, c’est les organismes génétiquement modifies. Il s’agit essentiellement, à travers des procédures de manipulations gé-nétiques, de créer de nouveaux produits alimentaires, pharmaceutiques etc. On prend un gène dans une plante ou dans un animal et on le transfert dans un autre produit en prenant un trait spécifique (dans la plante ou l’animal) qu’on le transfère dans un autre produit ou un être de manière à ce que le trait qu’on recherche puisse être utilisé dans le nouvel élément recherche. Concrètement, vous pouvez avoir des tomates qui ne restent pas longtemps sur les rayons et pourrissent. Alors, vous pouvez chercher dans un animal ou dans une autre plante un trait qui peut renforcer la capacité de résistance aux attaques du temps et qui font vieillir très vite le produit (tomate). Cela pose quelques problè-mes. Il s’agit d’abord de voir si le produit d’où on tire le trait spécifique à transférer ne peut pas avoir une incidence sur le plan de la santé du consommateur, de la protection de son environnement et plus tard des implications socio-éco-nomiques. C’est sur cela que nous attirons l’attention. Cela revient à dire qu’il se pose des problèmes d’éthique. Parce que les manipulations génétiques peuvent s’opérer sur des organismes de différentes souches. Le 2e pro-blème est lié au développement des résistan-ces que suscitent les OGM. Dans le cadre de l’industrie pharmaceutique, cela peut entraîner des résistances naturelles du corps humain à certains antibiotiques. Sur le plan environnemental, les petits producteurs qui assurent plus de 70 % de la production n’ont plus de semence naturelle au cas où ils utilisent les semences transgéniques. Il se pose de grands risques alimentaires si le producteur doit acheter des semences chaque année. Ceci s’accompagne généralement de l’achat de pestici-des et autres engrais. C’est une dépendance alimentaire contre laquelle nous nous battons. C’est, conscients de tous ces problèmes que le mouvement consommateur a décidé de prendre une position mitoyenne sur les OGM en disant : s’il y a des avantages que tout le monde en bénéficie ; mais les menaces semblent plus lourdes actuellement. Par rapport à cela, nous suggérons : l’étiquetage des produits, droit à l’information, le droit au choix et le droit à un environnement sain.
Les Etats africains ont-ils un rôle à jouer, lequel et dans quel domaine ? Et le consommateur, quelle attitude doit-il adopter ?
Les Etats ne sont toujours pas au courant des enjeux liés aux OGM. Le mouvement consommateur a donc pour mission de les sensibiliser pour attirer leur attention afin qu’ils prennent leur responsabilité. La société civile n’est pas obligée de s’engager dans la voie des Etats ou des multinationales. La société civile travaille dans le sens des intérêts des populations. Le mouvement consommateur a donc une lourde mission. Très souvent, nous atteignons nos objectifs. Au Malawi par exemple, l’Etat a dû détruire le maïs transgénique planté après des campagnes de sensibilisation. Pour le consommateur, nous recommandons la prudence dans le choix de leurs produits alimentaires.
Quelle est la motivation principale du séminaire atelier qui s’organise à Bamako depuis une dizaine de jours ?
Nous voulons travailler avec les médias de manière professionnelle et durable. Le mouvement a extrêmement grandi. Au départ, nous étions une dizaine d’associations de consommateurs. Plus d’une décennie après, nous sommes 120 organisations de consommateurs dans 46 pays du continent africain. On fait désor-mais face à plusieurs interpellations : de la part des citoyens, d