Metaphore Crew
Ils étaient arrivés dans le hip hop nigérien il y’a dix ans tel un météore, mais voilà presqu’un an qu’ils ont disparu de la scène. Rencontre avec Metaphore Crew.
Créé le 22 janvier 2000, le groupe est composé de trois membres : Lamine Sidibé alias L.S., Aurlus Ousmane, alias Lus D et Yassinte Désiré, alias Yas D.
FOFO :Qu’est-ce qui vous a pousser vers le rap ?
METAPHORE :Nous avons choisi de rapper par passion. On a commencé très jeune, dans les années 1998-1999 nous reprenons les lyrics des rappeurs Américains et autres, on était déjà potes. Après nous nous étions décidé de composer nos propres textes.
La toute 1ère chanson que nous avons composée était ‘ stop à la guerre’, c’était en 1999. Notre 1er titre sur les ondes était ‘je pense dans ma guérilla’ c’était en 2002 avec la compilation Niger Rapo.
FOFO :Parlez-nous de votre album.
METAPHORE : Ona sorti notre premier album de 14 titres intitulé ‘ Plus de Foi’ en 2009.Nos textes parlent de nos réalités, à savoir la male gouvernance, de l’espoir, de la paix, des solutions aux problèmes socio-économiques et politiques, etc.
Nos produits sont écoutés à l’extérieure, cela prouve que Métaphore Crew est bien connu hors de nos frontières, surtout avec le titre ‘Lagaza’ qui est un featuring avec le rappeur Français Lyricson de la formation Assassin. C’était en Juillet 2003 lors du Royal Hip Hop Reggae Festival.
FOFO :Vous êtes vous déjà produit hors du Niger ?
METAPHORE :Nous n’avons jamais représenté notre pays à l’étranger. Ceci est dut aux réalités du Niger. Nous sommes dans ce mouvement depuis des années, mais jusqu’ici il n’y a pas de technique de promotion qui puisse vraiment promouvoir comme ça se doit les artistes Nigériens à l’extérieur.
Actuellement nous sommes sur des projets qui nous permettrons de participer à des festivals internationaux.
FOFO :Voilà plus de dix ans que vous êtes dans le mouvement Hip Hop nigérien, que pensez-vous de son évolution ?
METAPHORE :Le Hip Hop Nigérien est en régression. Pas du point de vu qualité mais du point de vu production. Le problème est que les artistes sont au four et au moulin ; c'est-à-dire ils ne sont pas accompagnés. Pour nous l’artiste à pour tâche de composer les textes, de répéter et de rentrer en studio. Ce n’est pas à lui de réfléchir comment trouver de l’argent pour quoi que ce soit. Normalement on doit avoir une structure pour ça.
Nous avons également au Niger un véritable problème de studio et de maison de production visuelle.
Un vrai studio c’est un studio qui est capable de sortir de sons qui respectent les normes internationales. Nous, nous avons un côté que nous avons pas encore exploiter parce qu’il n’y a pas de bon studio peut le faire. Les ingénieurs de son que nous avons ici sont limités, ils évoluent tous dans l’informel alors qu’il y’a des études à faire pour ce métier.
Les artistes ont également besoin de promoteurs pouvant vendre la musique Nigérienne à l’étranger. Des promoteurs capables de faire des tournées avec les artistes, voila ce dont nous avons besoin.
Nous ne sommes pas d’accord du fait qu’on dise que les rappeurs n’aiment pas bosser, pas du tout ; sauf qu’ils ne sont pas dans les conditions. C’est d’ailleurs ça qui freine ce mouvement Hip Hop.
L’année où nous étions arrivés dans ce mouvement, le Hip Hop était assez solide, assez vivant. Il était à son apogée. Ce qui nous a bien sûr incité à travailler dur pour nous faire remarquer.
FOFO :Quels sont vos projets ?
METAPHORE :Un second album en vu, des festivals internationaux, nous visons des tournées, nous envisageons d’être produit par une grande maison de production internationale.
FOFO :Scène Ouverte Rap a été un tremplin pour vous. Que pensez-vous de l’évolution de ce concours ?
METAPHORE :Nous avons participé à la toute première édition scène ouverte rap en 2004, nous avions occupé la 3e place. Aujourd’hui en 2011, nous constatons qu’il n’y a pas grand monde à cette 8e édition. Les années antérieures, ce concours durait 3 jours : la présélection, la demi-finale et la finale. Mais ces dernières années tout est ramené en une seule soirée. Nous n’arrivons vraiment pas à comprendre cela. Avant la scène ouverte rap était un concours de référence, les salles étaient pleines, mais vous voyez aujourd’hui, malgré que le prix d’entré à ce spectacle est redescendu à 300F il n’y a presque personne. Les organisateurs devraient rencontrer les rappeurs afin de sauver ce concours. Ils doivent aussi penser à changer les thèmes ; c'est-à-dire d’éviter de trop parler des thèmes des institutions. Certes ce sont eux qui financent mais il faut quand même donner aux artistes le libre choix.
FOFO :Votre dernier mot ?
METAPHORE :L’appel que nous lançons à l’endroit de nos camarades rappeurs, c’est de bosser et ne jamais se décourager malgré que le Hip Hop soit mal vu au Niger. Les gens continuent de penser que les rappeurs sont des délinquants, c’est dommage…
vendredi 15 juillet 2011