Encore une fois de plus sous le haut patronage de l'Adjoint au Préfet de Téra, la Région de Tillabéri, à Téra (région où l'excision se pratique beaucoup), département situé à 180 km de Niamey a été ce dimanche 03 octobre 2004, le centre de la 4ème cérémonie publique de " Dépôt de couteaux et lames " des exciseuses, organisée par la persévérante et battante ONG CONIPRAT (Comité Nigérien sur les Pratiques Traditionnelles) avec le concours de certains partenaires comme l'Unicef, l'OMS, la Coopération Suisse, etc.

CONIPRAT, dans sa noble mission d'éra-dication des pratiques traditionnelles né-fastes dont les MSG (Mutilations Sexuelles Génitales) sur tout le territoire du Niger à travers son projet " Reconversion des exciseuses " est à sa quatrième céré-monie publique de dépôt de couteaux et lames des exciseuses, dont à Téra en 2000 (7 exciseuses reconverties), à Kossèye en 2001 (7), à Tillabéri en 2002 (30) et encore cette année pour la deuxième fois à Téra (15 déclarées, dont 4 se sont désis-tées au dernier moment).

Les initiateurs et organisateurs de cette cé-rémonie sont à féliciter et encourager. Des propos recueillis de la Présidente du CONIPRAT, le fruit de ce résultat a été tout un processus : deux ans de sensibilisation sur les méfaits de l'excision aux Chefs de cantons, de villages, quartiers, les victimes et les exciseuses en sillonnant hameaux par hameaux les régions touchées par cette pratique suivie d'une formation en gestion d'au moins une semaine des exciseuses qui seront reconverties pour la pratique de l'embouche bovine et d'autres activités génératrices de revenu. C'est ainsi que parmi les 11 exciseuses reconverties et formées, 10 ont reçu chacune un crédit sans intérêt sur 12 mois de 50 000 F CFA à 100 000 F CFA octroyé par CONIPRAT. C'était l'une des conditions pour faire la déclaration et le dépôt de couteaux/lames en public. La onzième n'a pas voulu de crédit et a juré ne plus exercer.

Etaient présents à cette manifestation, l'Adjoint au Préfet de Téra, le Maire de Téra, le Représentant du Chef de Canton de Téra, les Représentants des partis politiques et Chefs de quartiers. L'UNICEF et l'OMS étaient aussi de la partie.


Fillettes fondant en larmes, lors du sketch de sensibilisation

Lors de la présentation des invités par la Présidente du CONIPRAT, une motion spéciale a été adressée à l'UNICEF et l'OMS pour les remercier vivement pour tout l'appui technique, matériel et financier qu'elles ne cessent de lui apporter dans son dur combat pour le bien-être de la femme, à travers leurs Représentants respectifs toujours disponibles à les écouter et les aider.

A travers les trois discours prononcés, on se rend compte que la majorité des couches sociales a pris conscience de la situation combien catastrophique pour la mère et l'enfant et aussi pour la nation toute entière car un pays ne peut pas se développer sans tenir compte de la santé de la femme. Des engagements ont été pris au plus haut niveau pour éradiquer l'excision sous toutes ses formes. Une loi a été votée pour punir quiconque osera pratiquer ou encourager cette pratique néfaste. Les Associations/ONGs qui luttent contre ces maux ont été félicitées.

Le public a bénéficié de deux moments forts : l'animation et le dépôt des couteaux/lames par les exciseuses accompa-gné de leur déclaration publique.


Exciseuses faisant des déclarations solennelles d’abandon de cette pratique

* La troupe Anashua de Tillabéri a tenu le public en haleine avec leur sketch et chanson de sur les méfaits de l'excision (saignement, accouchement difficile, infection, SIDA). Une fillette de 7 ans a été victime de la désobéissance de ses parents qui l'on excisé, et en est morte sur le champ des suites d'une hémorragie. Suite à cet acte ignoble, ses amies ont composé une chanson de morale, pleine d'émotion à l'égard de leurs parents et de toute la communauté entière, pour bannir à jamais cette pratique, qui ne fera que du tort à un pays. Cette dédicace a fait

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