Vendredi, 17 Juillet 2009 09:55 Longtemps chantée, et plusieurs fois reléguée aux calendes grecques, la réalisation du barrage de Kandadji a commencé à se concrétiser avec la pose de la première pierre le 3 août 2008 par le Président de la République, SEM. Mamadou Tandja. Depuis cette date, le gouvernement nigérien, mu par une volonté inébranlable de faire de ce projet une réalité concrète, n'a pas cessé de multiplier les initiatives. On rappelle, que la première table ronde des bailleurs de fonds sur le financement de ce barrage s'est tenue dès octobre 2002, à Niamey.



 Il y eut ensuite celle de septembre 2005 à Djeddah. Mais il faudra attendre celle décisive du 28 novembre 2007 toujours à Djeddah au siège de la Banque Islamique de Développement (BID), pour boucler un premier tour de financement qui couvre la phase d'investissement du barrage.


Le financement de la première phase du programme Kandadji a été bouclé à hauteur de 236 millions de dollars US, soit environ 110 milliards de francs CFA, couvrant entièrement les travaux du barrage et des ouvrages annexes. Le financement du volet électricité devra faire ultérieurement l'objet d'un partenariat public/privé. Cette réunion de Djeddah, à laquelle avait pris part le Premier Ministre SEM Seini Oumarou, aura consacré l'aboutissement de cette grande entreprise initiée par l'Etat nigérien.


Aujourd'hui, sur le site, les grands ouvrages prévus dans le cadre de ce projet commencent à prendre corps. En effet, il était prévu dans le cadre de la réalisation de ce barrage, des milliers d'hectares d'aménagements hydro agricoles. La première phase portant sur la réalisation de  2000 hectares est entrain d'être exécutée sur une tranche de 300 hectares par l'Entreprise Générale des Travaux Publics (EGBTP). C'est un immense chantier sur lequel des centaines d'ouvriers travaillent sans relâche.  Au bruit assourdissant des bulldozers et autres gros engins de chantiers, s'ajoutent le grincement des pelleteuses creusant les entrailles du sol, et les rires des restauratrices de fortune très présentes sur le chantier. Selon le conducteur des travaux de l'EGBTP, M. Magawata Abdou, " c'est là une première phase de 300 hectares que le Haut Commissariat à l'aménagement de la vallée du Niger, est entrain de réaliser sur fonds propres de l'Etat, environ 3 milliards 194 millions de FCFA.


Pour ces 300 hectares, nous avons un délai de 16 mois qui arrive à expiration à la fin du mois de juillet. Nous pensons que d'ici là, nous aurions fini tous ces travaux ". D'ores et déjà, tous les travaux de terrassement sont finis. Les deux canaux moyens sont également finis. L'essentiel des travaux est maintenant concentré sur le canal réservoir principal. C'est un immense canal long de plus de 6 kilomètres qui devrait drainer les eaux du barrage sur le fleuve, jusqu'au niveau des aménagements hydro agricoles.  Les manœuvres s'activent dans la finition du remblai et du bétonnage de ce canal. En plus du personnel qualifié de l'entreprise, plus de 250 personnes, pour la plupart issues des villages environnants, travaillent quotidiennement sur le site du barrage de Kandadji. Les jeunes de Gabou, Ayorou, Famalé, etc, ont donc trouvé, depuis le début de ces travaux, une véritable source de revenus.


La seule difficulté rencontrée dans l'exécution de ces travaux a trait à la période de crue du fleuve Niger. Selon M. Magawata Abdou, " comme les travaux se déroulent le long de la rive du fleuve, en période de crue, il ya un débordement des eaux. Ce qui nous a obligés à ériger une digue de protection  d'environ 6000 mètres de long pendant les dix premiers mois de nos travaux. A cela, s'ajoute le manque de matériaux sur place, contrairement aux prévisions de l'étude. Il nous a donc fallu chercher les matériaux ailleurs que sur le site. Les carrières qui devraient se trouver à 500 mètres conformément à l'étude, se sont retrouvées à plus de 5000  mètres. Il a fallu réorganiser tout le travail au vu des contraintes du terrain. Le Haut Commissariat, la mission de contrôle, et  l'EGBTP se  sont  pleinement investis pour  produire un bon plan d'exécution des  travaux, et aujourd'hui plus aucun problème technique ne se pose". 

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