D'une manière générale, le continent africain, dont plus de la moitié de la population vit avec moins de un dollar des Etats-Unis par jour et par personne, continue de vivre dans la pauvreté, des guerres civiles, des pandémies (sida, choléra, tuberculose), la famine, mais aussi d'occuper une place marginale dans l'économie mondiale. Le sous-développement africain a suscité beaucoup de débats tant au niveau des intellectuels africains qu'occidentaux. L'Afrique a été l'objet d'intérêt pour les puissances occidentales en la plongeant dans une situation dont le sort est dans leurs mains. De la période de la traite à l'époque coloniale, en passant par les années de l'après indépendance et récemment à celle de la mondialisation, l'Afrique, a subi des années du pillage, d'exploitation et de spoliation de ses ressources humaines et naturelles, mais aussi une stabilité politique trop vive par les puissances occidentales. Des plans de reconstruction et d'essor qui ont été mis en place afin de faire sortir l'Afrique de la situation du sous-développement ont échoué, car, il n'y a pas une volonté ferme des pays occidentaux qui continuent leurs razzias à double face.

L'Afrique a subi 300 ans d'esclavage. Avant la découverte des Amériques, les Portugais furent les premiers européens à importer des esclaves pour compenser la main d'ouvre agricole qui leur manquait. Ces esclaves provenaient des comptoirs commerciaux et des ports établis sur les côtes africaines. Cette exploitation côtière de l'Afrique par les européens au XIème conduisirent au développement du phénomène de la traite des esclaves. Selon Walter Rodney, dans son ouvrage intitulé "How Europe Underdeveloped Africa" (1972), l'Afrique a été totalement exploitée, spoliée par les régimes européens coloniaux. Il insista que sur le temps long, la traite est un phénomène qui a saigné le continent de plus de quinze millions d'hommes. Mais aussi, l'esclavage est un phénomène endémique. Les activités de traite ont conduit à la déportation des bras valides qui devaient contribuer au développement de l'Afrique, car ceux-ci étaient pris par sélection. Pendant la période coloniale, dans les années 1960, l'Afrique était mal partie comme le souligne René Dumont. Il y avait eu un choc entre une économie traditionnelle et une économie en voie d'industrialisation. Les puissances européennes avaient pillé l'Afrique tout en introduisant des nouvelles cultures (plantations) comme le cacao, le café, l'hévéa qui ne servaient pas à la consommation locale. Pour les balances commerciales, des transferts massifs de capitaux de l'Afrique vers la métropole ont été signalés. Beaucoup de petites compagnies traitant l'huile de palme comme la Cfao, la Scoa, Lever Brothers (actuelle Unilever) ont vu le jour en Afrique et font actuellement partie parmi les grandes multinationales de la planète. Celles-ci fixaient les prix aux populations locales et les dividendes sont rapatriés à la métropole. Aussi, la France par exemple, avait acheté les marchandises africaines en dehors des cours mondiaux et les statistiques sont toujours méconnues lors du pillage orchestré par les pays occidentaux.

Après les indépendances, les européens, avant de plier leurs bagages, avaient confié le pouvoir à des élites africaines ayant pour la plupart fait leurs études à la métropole et qui servaient de leurs représentants en Afrique. Ce que Frantz Fanon qualifie de complicité entre la bourgeoisie périphérique et celle de l'occident. Selon lui, il y avait eu une parfaite collaboration entre ces deux bourgeoisies dans le cadre du partage des ressources africaines. Alors, la bourgeoisie locale représentée par les dirigeants africains et la bourgeoisie internationale détenue par l'occident. Les pays occidentaux organisèrent la passation du pouvoir de manière calculée pour garantir que l'indépendance ne serait, dans le meilleur des cas, qu'une apparence. Beaucoup de régimes africains sont sous la tutelle des pays occidentaux, d'où l'expressi

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