« Au pays des tyrans », un roman de Simplice Ibouanga
Résumé :
Au pays des tyrans est le récit d’un jeune homme appelé Africain, habitant de Doubinda, pays de « l’Afrique centrale » dirigé par un dictateur nommé Ibonga.
Orphelin d’un père vivant mais parti, le narrateur, sur le chemin de son existence (difficultés multiples pour sa scolarisation du primaire jusqu'à l’université) , chemin tortueux, va être confronté à la dictature sauvage des dirigeants de son pays (gouvernants et opposants), de la France (pays colonisateur de Doubinda, jamais partie) et des enseignants de la principale université de ce pays, Katimambou.
Mais malgré toutes ses difficultés subies, Africain finit par s’en sortir.
Au pays des tyrans est un récit émouvant, tragique et de vérités généralement tues à découvrir pour se construire et construire !
« Au pays des tyrans », un roman de Simplice Ibouanga
Simplice Ibouanga, auteur Gabonais, publie son premier ouvrage chez L’Harmattan.
Le romancier aborde la question des relations entre la France et ses anciennes colonies.
Comme on le sait, ce sujet est de ceux qui soulèvent les passions. Une autre problématique sensible est évoquée dans cet ouvrage : la dictature, la violation des droits humains qui cause des torts considérables aux populations réduites à la misère dans bien des pays.
Par ailleurs, Katimambou, la seule université de Doubinda, ce pays d’Afrique centrale présenté dans le roman, apparaît comme le symbole de l'injustice sociale. Les étudiants sont sérieusement ennuyés par des difficultés incommensurables pour réussir leur scolarité. D’ailleurs, pour certains, les expériences éprouvantes vécues sont des obstacles majeurs dont les effets collatéraux affectent terriblement les performances scolaires.
Quant aux enseignants, conscients de leur pouvoir sur les apprenants, ils font la pluie et le beau temps, se livrant parfois à des excès inadmissibles. Et, disons-le franchement, ceux qui agissent de la sorte ternissent l’image de cette noble profession.
Mais hélas, ce phénomène bien connu est souvent, consciemment ou inconsciemment, négligé.
A présent, des voix s'élèvent pour dénoncer ces injustices. En tout cas, les interventions pour tirer la sonnette d’alarme ne cessent de rebondir. Cette sensibilisation est essentielle pour diverses raisons !
Cela dit, il faut surtout espérer que cette nouvelle mentalité procure du réconfort à ceux qui ont vécu ou vivent encore cette situation difficile.
Bref, Simplice Ibouanga passe en revue ces maux, et tant d'autres, se positionnant ainsi dans une optique de changement.
Nous avons réalisé cet entretien avec l’auteur.
Par Ghislaine Sathoud
1) Vous venez de publier chez L’Harmattan votre premier ouvrage, un roman qui s’intitule Au pays des tyrans. Pouvez-vous nous le présenter brièvement ?
Je tiens d’abord à vous remercier pour l’intérêt que vous portez à ma publication: Au pays des tyrans. Cette publication est un regard sur les plaies puantes dont souffre l’Afrique en général et l’Afrique centrale en particulier. Un cracha sur les relations entre l’Afrique francophone et la France. Cette France accrochée aux matières premières telle une mouche sur une viande.
2) Dans cet ouvrage, Doubinda, le pays où se déroule l’histoire est situé en Afrique centrale. Pourrait-on dire que cette appellation est une autre manière de nommer le Gabon votre pays ?
Doubinda est un pays d’Afrique Centrale. A la belle lecture de ce texte, le lectorat devra le situer. Les maux de Doubinda sont multiples et diversifiés; ces maux sont perçus dans les deux Congo, au Cameroun, au Gabon, au Tchad…
3) Le personnage principal s’appelle l’Africain ; il est confronté à la dictature sauvage des dirigeants de son pays, un tel contexte d'insécurité est loin d'être exclusivement imaginaire. Il s'agit malheureusement d’une stratégie agressive courante utilisée par certains dirigeants politiques pour intimider le peuple et confisquer le pouvoir. Votre œuvre est-elle un cri d'alarme contre l’injustice ?
Véritable cri. Cri d’un enfant de l’Afrique qui regarde son pays dévasté par la division, la corruption, la magecratie, les crimes rituels... Cri de la femme Africaine supportant seule la charge d’élever des enfants. D’élever des enfants sans aides, le mari l’ayant abandonné. En Afrique centrale l’Argent du pays appartient à des cons gouvernants, à des égoïstes…l’État est donc absente au chevet du lit du citoyen.
4) A propos de la seule université du pays, principalement du comportement des enseignants, vous dénoncez ce manque de conscience professionnelle. Pouvez-vous nous en dire davantage ?
Katimambou est le recul vers l’obscurantisme. C’est une Université sans vie. Une Université qui cultive la médiocrité. Dans ce temple, les imbéciles sont rois. Les enseignants sont les chantres de la médiocrité. Ces diplômés sans diplômes se disent chercheur mais ne trouvent absolument rien, rien. Les moyennes sexuellement transmissibles sont leur pain quotidien.
5) Vous évoquez également l’influence de la France sur L’Africain et, d’une manière générale, sur l’ensemble de la population de Doubinda. Qu’en est-il exactement ?
A ce sujet, je vous invite à lire mon point de vue sur l’alternance politique au Gabon: l’Afrique parle à un Gabonais. Personne n’ignore aujourd’hui l’implication de la France dans toutes les guerres en Afrique francophone. La France avec ses réseaux installés à Doubinda empêche le pays de démarrer. Malgré toutes ces richesses, le pays sombre. Si la France avait laissé s’installé la démocratie véritable dans le pays, Africain aurait surement appris dans une école et dans une Uuniversité digne de son nom. Africain n’aurait pas perdu sa mère et son ami Fabio.
6) L’Africain est orphelin d’un père vivant… Ils sont nombreux ces pères qui méritent simplement l'appellation de géniteurs du fait de leur incapacité d'assumer les responsabilités parentales. Quels messages voulez-vous transmettre à vos lecteurs ?
En Afrique, la notion d’orphelin est nouvelle. Dans mon Afrique, une femme ne pouvait pas avoir la charge de se enfants sans de son mari ou des parents de ce dernier. C’est l’Afrique que j’ai connue à travers les contes de ma grande mère. Cette Afrique, la nouvelle Afrique, l’enfant est élevé comme un chien. Les hommes de cette Afrique manquent de courage et de dignité. J’interpelle donc ces hommes pour qu’ils regardent dans le rétroviseur, qu’ils se regardent. Maman Marco doit être le symbole de la femme Africaine. Son combat doit être partagé par toutes les femmes.
Au pays des tyrans est le récit d’un jeune homme appelé Africain, habitant de Doubinda, pays de « l’Afrique centrale » dirigé par un dictateur nommé Ibonga.
Orphelin d’un père vivant mais parti, le narrateur, sur le chemin de son existence (difficultés multiples pour sa scolarisation du primaire jusqu'à l’université) , chemin tortueux, va être confronté à la dictature sauvage des dirigeants de son pays (gouvernants et opposants), de la France (pays colonisateur de Doubinda, jamais partie) et des enseignants de la principale université de ce pays, Katimambou.
Mais malgré toutes ses difficultés subies, Africain finit par s’en sortir.
Au pays des tyrans est un récit émouvant, tragique et de vérités généralement tues à découvrir pour se construire et construire !
« Au pays des tyrans », un roman de Simplice Ibouanga
Simplice Ibouanga, auteur Gabonais, publie son premier ouvrage chez L’Harmattan.
Le romancier aborde la question des relations entre la France et ses anciennes colonies.
Comme on le sait, ce sujet est de ceux qui soulèvent les passions. Une autre problématique sensible est évoquée dans cet ouvrage : la dictature, la violation des droits humains qui cause des torts considérables aux populations réduites à la misère dans bien des pays.
Par ailleurs, Katimambou, la seule université de Doubinda, ce pays d’Afrique centrale présenté dans le roman, apparaît comme le symbole de l'injustice sociale. Les étudiants sont sérieusement ennuyés par des difficultés incommensurables pour réussir leur scolarité. D’ailleurs, pour certains, les expériences éprouvantes vécues sont des obstacles majeurs dont les effets collatéraux affectent terriblement les performances scolaires.
Quant aux enseignants, conscients de leur pouvoir sur les apprenants, ils font la pluie et le beau temps, se livrant parfois à des excès inadmissibles. Et, disons-le franchement, ceux qui agissent de la sorte ternissent l’image de cette noble profession.
Mais hélas, ce phénomène bien connu est souvent, consciemment ou inconsciemment, négligé.
A présent, des voix s'élèvent pour dénoncer ces injustices. En tout cas, les interventions pour tirer la sonnette d’alarme ne cessent de rebondir. Cette sensibilisation est essentielle pour diverses raisons !
Cela dit, il faut surtout espérer que cette nouvelle mentalité procure du réconfort à ceux qui ont vécu ou vivent encore cette situation difficile.
Bref, Simplice Ibouanga passe en revue ces maux, et tant d'autres, se positionnant ainsi dans une optique de changement.
Nous avons réalisé cet entretien avec l’auteur.
Par Ghislaine Sathoud
1) Vous venez de publier chez L’Harmattan votre premier ouvrage, un roman qui s’intitule Au pays des tyrans. Pouvez-vous nous le présenter brièvement ?
Je tiens d’abord à vous remercier pour l’intérêt que vous portez à ma publication: Au pays des tyrans. Cette publication est un regard sur les plaies puantes dont souffre l’Afrique en général et l’Afrique centrale en particulier. Un cracha sur les relations entre l’Afrique francophone et la France. Cette France accrochée aux matières premières telle une mouche sur une viande.
2) Dans cet ouvrage, Doubinda, le pays où se déroule l’histoire est situé en Afrique centrale. Pourrait-on dire que cette appellation est une autre manière de nommer le Gabon votre pays ?
Doubinda est un pays d’Afrique Centrale. A la belle lecture de ce texte, le lectorat devra le situer. Les maux de Doubinda sont multiples et diversifiés; ces maux sont perçus dans les deux Congo, au Cameroun, au Gabon, au Tchad…
3) Le personnage principal s’appelle l’Africain ; il est confronté à la dictature sauvage des dirigeants de son pays, un tel contexte d'insécurité est loin d'être exclusivement imaginaire. Il s'agit malheureusement d’une stratégie agressive courante utilisée par certains dirigeants politiques pour intimider le peuple et confisquer le pouvoir. Votre œuvre est-elle un cri d'alarme contre l’injustice ?
Véritable cri. Cri d’un enfant de l’Afrique qui regarde son pays dévasté par la division, la corruption, la magecratie, les crimes rituels... Cri de la femme Africaine supportant seule la charge d’élever des enfants. D’élever des enfants sans aides, le mari l’ayant abandonné. En Afrique centrale l’Argent du pays appartient à des cons gouvernants, à des égoïstes…l’État est donc absente au chevet du lit du citoyen.
4) A propos de la seule université du pays, principalement du comportement des enseignants, vous dénoncez ce manque de conscience professionnelle. Pouvez-vous nous en dire davantage ?
Katimambou est le recul vers l’obscurantisme. C’est une Université sans vie. Une Université qui cultive la médiocrité. Dans ce temple, les imbéciles sont rois. Les enseignants sont les chantres de la médiocrité. Ces diplômés sans diplômes se disent chercheur mais ne trouvent absolument rien, rien. Les moyennes sexuellement transmissibles sont leur pain quotidien.
5) Vous évoquez également l’influence de la France sur L’Africain et, d’une manière générale, sur l’ensemble de la population de Doubinda. Qu’en est-il exactement ?
A ce sujet, je vous invite à lire mon point de vue sur l’alternance politique au Gabon: l’Afrique parle à un Gabonais. Personne n’ignore aujourd’hui l’implication de la France dans toutes les guerres en Afrique francophone. La France avec ses réseaux installés à Doubinda empêche le pays de démarrer. Malgré toutes ces richesses, le pays sombre. Si la France avait laissé s’installé la démocratie véritable dans le pays, Africain aurait surement appris dans une école et dans une Uuniversité digne de son nom. Africain n’aurait pas perdu sa mère et son ami Fabio.
6) L’Africain est orphelin d’un père vivant… Ils sont nombreux ces pères qui méritent simplement l'appellation de géniteurs du fait de leur incapacité d'assumer les responsabilités parentales. Quels messages voulez-vous transmettre à vos lecteurs ?
En Afrique, la notion d’orphelin est nouvelle. Dans mon Afrique, une femme ne pouvait pas avoir la charge de se enfants sans de son mari ou des parents de ce dernier. C’est l’Afrique que j’ai connue à travers les contes de ma grande mère. Cette Afrique, la nouvelle Afrique, l’enfant est élevé comme un chien. Les hommes de cette Afrique manquent de courage et de dignité. J’interpelle donc ces hommes pour qu’ils regardent dans le rétroviseur, qu’ils se regardent. Maman Marco doit être le symbole de la femme Africaine. Son combat doit être partagé par toutes les femmes.