Hommage à Alpha Noël Malonga, écrivain, critique littéraire et universitaire Congolais
« Busané ma aaa aaa, ééééé bakundi ba kunziké mâ aaa » (1).
J’ai entonné la chanson, je l’entonne encore et je l’entonnerai inlassablement…
Plus d’une dizaine d’années à l’étranger… Des gens prétendent que les migrants deviennent « étrangers » dans la terre natale… Pour ma part, j’essaie de garder des contacts étroits avec mon pays d’origine. De toute façon, c’est plus fort que moi ! Voilà, entre autres, pourquoi je m’évertue par ma plume de dénoncer certaines discriminations subies par les migrants : à maintes reprises, le passé apparaît comme un « bagage encombrant », on dit qu’il faut s’en débarrasser, comme on le ferait pour un virus… En analogie à l’acharnement thérapeutique, les migrants endurent un véritable acharnement culturel, il faut larguer le passé dans la mer de l’oubli. Donc, tout un chambardement : Dans les pays d’accueil, le maître mot est : « renaissance », un peu comme le baptême à l’église. En effet, il faut plonger dans les eaux brumeuses de l’incertitude pour y laisser les bagages du passé. Or, ce passé-là constitue la fierté du migrant, son attachement à ses racines, voire même l’espoir qui l’aide à supporter la « secousse migratoire »… Toutefois, ces perceptions diffèrent de certaines opinions qui veulent carrément biffer le passé des migrants notamment dans le domaine professionnel. Quoi qu’il en soit, plusieurs ahurissements scarifient cruellement le parcours des migrants.
Qui sommes-nous aux yeux des gens compatriotes restés au pays d’origine ? Sommes-nous déjà dans la catégorie des étrangers ? Sommes-nous toujours dans le camp des fils ou des filles du pays ? Sommes-nous à mi-chemin, entre les deux ? Où sommes-nous ?
Oh mon Dieu ! Ces réflexions remuent le couteau dans la plaie. Je suis de nouveau assommée par la douleur ; je suis atterrée par l’épouvantable disparition d’Alpha Noël MALONGA, ce chercheur et critique littéraire. Une chose est sûre : par son remarquable travail il affermit mes liens avec ma famille littéraire congolaise. En fait, dans mon Congo natal, j’ai deux familles : la famille biologique et la famille artistique. Non, ce n’est pas vrai : je soutiens également les militantes pour l’émancipation de la femme… Bon, à vrai dire, je suis proche de ce pays parce que je suis de là-bas tout simplement ! Ça marche, non ?
En 1988, je publiai mon premier ouvrage. Déjà autant d’années ? Je n’ai pas vu le temps passé… ça fait un bail hein !
Bref, par la voix de l’écrivain Jean-Baptiste Tati-Loutard, Ministre de la culture au moment de la publication de mon œuvre, je fus admise officiellement dans le monde littéraire congolais :
« Née en 1969, Ghislaine Sathoud éprouve une grande passion pour l’écriture. Elle vient de publier sur les bancs du lycée « Poèmes de ma jeunesse » (1988). Nous lui souhaitons une longue carrière littéraire » (2)
Comment ignorer cet appui ? C’est pour moi l’occasion de remercier ceux qui de près ou de loin apportèrent un grain de sel pour m’encourager dans mon cheminement. Et à propos de soutien, je remercie Alpha Noël MALONGA. Je ne le connaissais ni d’Ève ni d'Adam, nous fîmes connaissance à partir de la publication de son ouvrage Roman Congolais, Tendances thématiques et esthétiques (3). Par ses investigations, il rentra dans mon univers littéraire, il y releva des questions importantes… Voilà comment j’ai découvert ce défenseur de la littérature congolaise : par la dextérité de ses recherches. Voilà pourquoi je lui rends hommage… Voilà pourquoi j’entonne ce chant en témoignage de ma reconnaissance :
« Busané ma aaa aaa, ééééé bakundi ba kunziké mâ aaa ».
J’ai entonné la chanson, je l’entonne encore et je l’entonnerai inlassablement …
La Nouvelle anthologie de la littérature Congolaise souligna ma présence dans la famille des lettres congolaises :
« …Portée très tôt vers la poésie, la lycéenne publia Poèmes de ma jeunesse en 1988. L’ombre de Banda (1990) d’où sont tirés les deux poèmes ci-dessous, est un recueil de quarante-deux poèmes qu
J’ai entonné la chanson, je l’entonne encore et je l’entonnerai inlassablement…
Plus d’une dizaine d’années à l’étranger… Des gens prétendent que les migrants deviennent « étrangers » dans la terre natale… Pour ma part, j’essaie de garder des contacts étroits avec mon pays d’origine. De toute façon, c’est plus fort que moi ! Voilà, entre autres, pourquoi je m’évertue par ma plume de dénoncer certaines discriminations subies par les migrants : à maintes reprises, le passé apparaît comme un « bagage encombrant », on dit qu’il faut s’en débarrasser, comme on le ferait pour un virus… En analogie à l’acharnement thérapeutique, les migrants endurent un véritable acharnement culturel, il faut larguer le passé dans la mer de l’oubli. Donc, tout un chambardement : Dans les pays d’accueil, le maître mot est : « renaissance », un peu comme le baptême à l’église. En effet, il faut plonger dans les eaux brumeuses de l’incertitude pour y laisser les bagages du passé. Or, ce passé-là constitue la fierté du migrant, son attachement à ses racines, voire même l’espoir qui l’aide à supporter la « secousse migratoire »… Toutefois, ces perceptions diffèrent de certaines opinions qui veulent carrément biffer le passé des migrants notamment dans le domaine professionnel. Quoi qu’il en soit, plusieurs ahurissements scarifient cruellement le parcours des migrants.
Qui sommes-nous aux yeux des gens compatriotes restés au pays d’origine ? Sommes-nous déjà dans la catégorie des étrangers ? Sommes-nous toujours dans le camp des fils ou des filles du pays ? Sommes-nous à mi-chemin, entre les deux ? Où sommes-nous ?
Oh mon Dieu ! Ces réflexions remuent le couteau dans la plaie. Je suis de nouveau assommée par la douleur ; je suis atterrée par l’épouvantable disparition d’Alpha Noël MALONGA, ce chercheur et critique littéraire. Une chose est sûre : par son remarquable travail il affermit mes liens avec ma famille littéraire congolaise. En fait, dans mon Congo natal, j’ai deux familles : la famille biologique et la famille artistique. Non, ce n’est pas vrai : je soutiens également les militantes pour l’émancipation de la femme… Bon, à vrai dire, je suis proche de ce pays parce que je suis de là-bas tout simplement ! Ça marche, non ?
En 1988, je publiai mon premier ouvrage. Déjà autant d’années ? Je n’ai pas vu le temps passé… ça fait un bail hein !
Bref, par la voix de l’écrivain Jean-Baptiste Tati-Loutard, Ministre de la culture au moment de la publication de mon œuvre, je fus admise officiellement dans le monde littéraire congolais :
« Née en 1969, Ghislaine Sathoud éprouve une grande passion pour l’écriture. Elle vient de publier sur les bancs du lycée « Poèmes de ma jeunesse » (1988). Nous lui souhaitons une longue carrière littéraire » (2)
Comment ignorer cet appui ? C’est pour moi l’occasion de remercier ceux qui de près ou de loin apportèrent un grain de sel pour m’encourager dans mon cheminement. Et à propos de soutien, je remercie Alpha Noël MALONGA. Je ne le connaissais ni d’Ève ni d'Adam, nous fîmes connaissance à partir de la publication de son ouvrage Roman Congolais, Tendances thématiques et esthétiques (3). Par ses investigations, il rentra dans mon univers littéraire, il y releva des questions importantes… Voilà comment j’ai découvert ce défenseur de la littérature congolaise : par la dextérité de ses recherches. Voilà pourquoi je lui rends hommage… Voilà pourquoi j’entonne ce chant en témoignage de ma reconnaissance :
« Busané ma aaa aaa, ééééé bakundi ba kunziké mâ aaa ».
J’ai entonné la chanson, je l’entonne encore et je l’entonnerai inlassablement …
La Nouvelle anthologie de la littérature Congolaise souligna ma présence dans la famille des lettres congolaises :
« …Portée très tôt vers la poésie, la lycéenne publia Poèmes de ma jeunesse en 1988. L’ombre de Banda (1990) d’où sont tirés les deux poèmes ci-dessous, est un recueil de quarante-deux poèmes qu