Liss Kihindou vient de publier un recueil de nouvelles intitulé « Détonations et Folie » aux éditions L’Harmattan en France.

Cette œuvre est une véritable autopsie de la misère de ces femmes, hommes et enfants qui périssent injustement dans des conditions inhumaines pour des raisons aussi invraisemblables que l’obsession du pouvoir et l’insouciance.

Quelles sont donc ces détonations? D’où viennent-elles ? Quels messages transmettent-elles? Quelle est cette folie?

La folie ici est meurtrière. Une folie qui se caractérise par l’obsession du pouvoir et la ferme volonté d’user de tous les moyens pour arriver à se « l’approprier ». Une folie causée par la haine tribale, les préjugés, l’intolérance, l’égoïsme…

Bref, la folie ici est la bêtise humaine.

Néanmoins, un autre aspect a particulièrement retenu mon attention : la place des femmes dans cet ouvrage. Elles subissent de la violence aussi bien dans sphère publique que dans la sphère privée. La violence dans la sphère publique « s’exprime » par les sévices sexuels qui fréquents pendant les conflits armés. D’ailleurs ne dit-on pas que les femmes et les enfants sont les « premières » victimes des guerres? Ici, la fiction correspond parfaitement à la réalité. Cette violence publique rend les personnages aussi vulnérables que les femmes qui « croupissent » pendant les conflits armés. En réalité, les femmes sont « toujours » des victimes. Même en période de paix, elles subissent quand même de la violence dans la sphère privée.

Donc, je retrouve dans cet ouvrage des aspects qui me rappellent les grands enjeux du combat des femmes…
C’est essentiellement sur ces aspects que porte ma réflexion. La guerre est une épreuve dramatique, on ne le dira jamais assez. Et les femmes dans tout ça? Comment « survivent-elles » aux sévices sexuels? Comment assumer convenablement le rôle de mère pendant la guerre? Finalement comment réagissent-elles aux discriminations?

En fait, une Africaine qui s’engage dans l’écriture est consciemment ou inconsciemment, volontairement ou involontairement dans la mouvance du combat des femmes. Cet engagement se traduit par cette volonté de « prendre la parole ». J’ai envie de dire que cet engagement est une révolte contre les injustices, une rébellion contre une société patriarcale, une volonté de « briguer » un droit ou carrément des droits que les coutumes n’accordent aux femmes.

Donc, le « choix » de me consacrer spécifiquement à cet autre volet de l’ouvrage qui est la condition de la femme pendant les conflits armés est d’abord un « soutien » à cette initiative de l’auteure qui est une façon de donner une image positive de la femme en général mais particulièrement de la femme Africaine. C’est aussi la confirmation de mon engagement pour la cause des femmes qui n’ont pas toujours la possibilité de faire des « choix ». Elles subissent la tradition.

Liss Kihindou s’est d’ailleurs arrêtée sur cette problématique à travers la nouvelle « Choix de femme ». Au fait, les femmes peuvent-elles « choisir » librement?



Pour une valorisation des femmes

Force est de constater que les « choix » des femmes sont généralement les « choix » de la société. Elles apparaissent donc comme des simples exécutantes. Les femmes sont ainsi placées dans des « moules ». Il faut absolument s’arranger à rentrer dans ces catégorisations pour rester dans les « normes ». Liss Kihindou entraîne le lecteur dans les avenues sinueuses de la condition de la femme. À travers la nouvelle « choix de femme » l’auteure décortique la vie de l’héroïne.
En fin de compte, cette vie est aussi celle de bien de femmes dans le monde. Le titre en lui-même est déjà contestataire et militant. D’abord, les coutumes ne donnent pas aux femmes la liberté de choisir ce qu’elles veulent. Les choix « obéissent » aux règles des traditions. Ensuite, les femmes mènent de front des combats pour acquérir la liberté de « choisir ». Quoi qu’il en soit, le titre cadre parfaitement

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