Seyni Maiga
Seyni Issa Antara, dit Seyni Maïga est né le 2 avril 1979 à Niamey. Artiste chanteur, compositeur il est entré dans la musique en 1993 au sein du groupe Waka-Bana qui animait dans le bar ‘Le village’ de la rive droite.
FOFO : Comment as-tu intégré Waka-Bana ?
SEYNI : J’ai commencé en aidant les musiciens à porter le matériel et à l’installer, ensuite j’ai fait les chœurs et c’est comme ça que j’ai intégrer ce groupe.
FOFO : Parles-nous de tes débuts?
SEYNI : A l’époque j’étais vraiment un grand fan de Fati Mariko et de Moussa Poussy. Ma tout première chanson s’appelle ‘Semale’, c’est une chanson de goumbé mais j’ai oublié l’année de sa sortie. Waka-Bana s’est disloqué en 1998 et on a formé Anachua avec quelques autres musiciens. Anachua n’a pas vécu longtemps et la même année on a formé le groupe Sahel Melodie avec Boureima Disco.
FOFO : Et Tal National ?
SEYNI : J’ai intégré Tal National en 2003. Ma toute première chanson au sein de ce groupe s’intitule ‘Maza a houta , maza a kara’, c’est une interprétation de feu SouleyKonko. Ensuite j’ai sorti des chansons telles que ‘Tabarma’, ‘walkalhamdu’, ‘sai dey haouchi’, tintirmikatirim’, ‘ana waya’, ‘zataou’. Je profite de cette interview pour préciser que je suis le compositeur de ‘Sai dey haouchi’ et de ‘Anawaya’ même si ces chansons ont été chantées par un autre membre du groupe juste après mon départ de Tal National.
FOFO : Tu avais donné ton accord pour qu’ils enregistrent ces titres ?
SEYNI : Non ! Ils ont enregistré sans mon autorisation. J’ai d’ailleurs convoqué Tal National au BNDA (Bureau Nigérien des Droits d’Auteur) pour une répartition équitable des droits d’auteur mais le collectif BNDA-Tal m’a privé de mes droits. Dieu merci je me retrouve aujourd’hui dans mes droits, je suis très satisfait des dernières réformes du Ministère de la culture, ils considèrent désormais les artistes.
FOFO : Pourquoi as-tu quitté Tal National ?
SEYNI : J’ai quitté cette formation en 2010 parce que je ne voulais pas perdre ma dignité. Avec d’autres on a formé le groupe Tafadeck mais le propriétaire du groupe m’a chassé de Tafadek pour des raisons que j’ignore toujours. Après cet incident j’avais décidé d’abandonner la musique mais des musiciens sont venus m’encourager, ils m’ont convaincu de ne pas baisser les bras et ensemble on a créé la formation Mourna il y’a 9 mois. Nous allons bientôt sortir notre premier album.Je compose moi-même mes textes, c’est ce qui fait ma force en musique.
FOFO : Pourquoi tous ces problèmes dans le monde de la musique nigérienne ?
SEYNI : Les problèmes existent depuis très longtemps parce que les artistes sont jaloux les uns les autres, ils se font toujours des coups bas et l’énergie qu’ils mettent là-dedans les empêchent d’avoir suffisamment de temps à consacrer à leurs carrières. En 2010 je devais partir pour une tournée au Canada, c’était une initiative de l’un de mes élèves à qui je dispense des cours de goumbé. A ma grande surprise je me suis vu remplacé par un autre artiste… Pour moi l’Etat doit prêter attention aux jeunes talents, c’est la seule solution pour que notre musique arrive à franchir nos frontières.
lundi 27 juin 2011