Le Guide de plus en plus solitaire
Le chef et guide de la Révolution de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste (sic), Muammar el Kadhafi, semble visiblement tenir le coup. En particulier sur le plan militaire. En effet, malgré les bombardements incessants de la Coalition, ses partisans sont parvenus à repousser les insurgés pratiquement jusqu’aux portes de Benghazi et à reprendre des villes qui avaient été conquises
Dans tous les cas, l’on se doute bien que les frappes aériennes ne suffiront pas à venir à bout du colonel Kadhafi, car une guerre ne se gagne pas dans le ciel seulement mais aussi et surtout à terre, où la bataille doit impérativement être remportée.
Pourtant, dans le cas libyen, l’on a laissé le boulot au sol entre les mains des insurgés, mal organisés, mal formés, sans véritable chef, et qui semblent, pour certains, plus en villégiature qu’en guerre.
Rien d’étonnant donc que le Guide puisse résister et même contre-attaquer. Mais pendant qu’il reprend du poil de la bête sur le plan militaire, c’est son entourage qui lui crée le plus de misère.
Les départs de ses proches se multiplient. Après avoir été récemment lâché par son ancien chef de la diplomatie, Moussa Koussa, son garde-chiourme, qui est parti avec toutes les bombes (en termes de renseignements cela s’entend, à fournir à l’ennemi, qu’il doit détenir par devers lui) voici qu’un autre membre du premier cercle du leader libyen lui fausse compagnie :
il s’agit d’Ali Abdessalam Triki, lui aussi ancien ministre des Affaires étrangères. Ali, le « Burkinabè » [NDLR : il connaît le Burkina comme sa poche pour y avoir séjourné à plusieurs reprises, notamment en 2001 où il a procédé à la pose de la première pierre de deux amphis à l’Université de Ouagadougou et de celle de l’ambassade de la Libye au Burkina], a été, entre autres, le secrétaire (ministre) aux affaires de l’Union africaine de la Libye, que le Guide a tenté, sans succès, d’imposer entre-temps à la présidence de la Commission.
Il a été aussi, on s’en souvient, le président de la 64e session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York. A 73 ans, ce vétéran de la diplomatie libyenne était sans aucun doute un proche conseiller de Muammar Kadhafi. Avec ce nouveau départ d’un de ses vieux compagnons de route, le Guide reste plus que jamais isolé, comme un pintadeau indiscipliné.
Autant de lézardes dans l’édifice Kadhafi qui peuvent contribuer à son écroulement. Et l’on se demande jusqu’où la saignée ira. En effet, selon le New York Times, deux fils du dirigeant libyen (Saïf al-Islam et Saadi) proposeraient une transition vers une démocratie constitutionnelle qui prévoirait le retrait du pouvoir de leur père et serait pilotée par Saïf al-Islam el-Kadhafi.
Ainsi, pour sauver leur tête, pardon, pour sortir la Libye de la crise, ils seraient prêts à un « parricide ». Reste à savoir si on aura besoin d’en arriver jusque- là !
Hyacinthe Sanou
Dans tous les cas, l’on se doute bien que les frappes aériennes ne suffiront pas à venir à bout du colonel Kadhafi, car une guerre ne se gagne pas dans le ciel seulement mais aussi et surtout à terre, où la bataille doit impérativement être remportée.
Pourtant, dans le cas libyen, l’on a laissé le boulot au sol entre les mains des insurgés, mal organisés, mal formés, sans véritable chef, et qui semblent, pour certains, plus en villégiature qu’en guerre.
Rien d’étonnant donc que le Guide puisse résister et même contre-attaquer. Mais pendant qu’il reprend du poil de la bête sur le plan militaire, c’est son entourage qui lui crée le plus de misère.
Les départs de ses proches se multiplient. Après avoir été récemment lâché par son ancien chef de la diplomatie, Moussa Koussa, son garde-chiourme, qui est parti avec toutes les bombes (en termes de renseignements cela s’entend, à fournir à l’ennemi, qu’il doit détenir par devers lui) voici qu’un autre membre du premier cercle du leader libyen lui fausse compagnie :
il s’agit d’Ali Abdessalam Triki, lui aussi ancien ministre des Affaires étrangères. Ali, le « Burkinabè » [NDLR : il connaît le Burkina comme sa poche pour y avoir séjourné à plusieurs reprises, notamment en 2001 où il a procédé à la pose de la première pierre de deux amphis à l’Université de Ouagadougou et de celle de l’ambassade de la Libye au Burkina], a été, entre autres, le secrétaire (ministre) aux affaires de l’Union africaine de la Libye, que le Guide a tenté, sans succès, d’imposer entre-temps à la présidence de la Commission.
Il a été aussi, on s’en souvient, le président de la 64e session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York. A 73 ans, ce vétéran de la diplomatie libyenne était sans aucun doute un proche conseiller de Muammar Kadhafi. Avec ce nouveau départ d’un de ses vieux compagnons de route, le Guide reste plus que jamais isolé, comme un pintadeau indiscipliné.
Autant de lézardes dans l’édifice Kadhafi qui peuvent contribuer à son écroulement. Et l’on se demande jusqu’où la saignée ira. En effet, selon le New York Times, deux fils du dirigeant libyen (Saïf al-Islam et Saadi) proposeraient une transition vers une démocratie constitutionnelle qui prévoirait le retrait du pouvoir de leur père et serait pilotée par Saïf al-Islam el-Kadhafi.
Ainsi, pour sauver leur tête, pardon, pour sortir la Libye de la crise, ils seraient prêts à un « parricide ». Reste à savoir si on aura besoin d’en arriver jusque- là !
Hyacinthe Sanou