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Politiquement incorrect (1) Des mandats présidentiels

Publié le 8/24/2009

lundi 24 août 2009
par Venance Konan  

Après cela, ils ont réduit le mandat présidentiel à cinq ans. Si bien que Jacques Chirac n’a fait que douze ans au pouvoir. Et vraisemblablement, Nicolas Sarkozy ne pourra faire que dix ans, s’il est réélu après ce mandat. C’est que dans ces pays, on estime qu’aussi compétent que soit un président, au bout d’un certain nombre d’années, il est forcément gagné par l’usure du pouvoir, et il est nécessaire pour le pays de se donner du sang neuf. C’est ainsi qu’en Grande Bretagne, Tony Blair a dû céder son poste à Gordon Brown, au bout d’une dizaine d’années de pouvoir, parce qu’il était gagné par l’usure du pouvoir. Chez nous, Houphouët-Boigny est resté trente-trois ans au pouvoir. Et je crois que le principal reproche qu’on peut lui faire aujourd’hui, est justement d’être resté trop longtemps au pouvoir. Senghor, qui était arrivé au pouvoir dans la même année qu’Houphouët-Boigny a eu la sagesse de se retirer au bout de vingt ans à la tête de son pays. Eyadema et Bongo sont restés quarante ans au pouvoir et l’on voit dans quel état ils ont laissé leurs pays respectifs. Je crois que c’est instruits de tout cela que les constituants africains d’après 1990 ont cru bon de limiter les mandats présidentiels à deux dans la plupart des pays africains. Certes, certains opposants se disaient certainement que c’était le moyen de faire partir du pouvoir les potentats qui s’y éternisaient, mais le principe était que les jeunes démocraties qui se mettaient en place avaient besoin de respirer grâce à l’alternance au pouvoir. Il est vrai que dans la plupart de nos pays, des apprentis sorciers, tels que Bongo et Eyadema justement, ou Lansana Conté en Guinée se sont dépêchés de changer leurs constitutions, surtout en la disposition limitant les mandats, et continuent de faire des émules tels que Mamadou Tandja au Niger. Dans des pays comme le Ghana, le Bénin, ou le Nigeria, les mandats présidentiels sont aussi limités à deux, et jusque-là, ils ont été respectés. Et leurs présidents se sont retirés du pouvoir avec les honneurs. Aujourd’hui ces pays sont cités dans le monde entier comme exemple de démocratie réussie. Chez nous, le constituant de 2000 a trouvé sage de limiter les mandats à deux, sans doute parce qu’il a aussi estimé que dix ans sont suffisants pour qu’un bon président donne tout ce qu’il peut donner à son pays. Laurent Gbagbo a été élu sous cette constitution dont il a activement participé à la rédaction. Je suis certain que l’intellectuel pétri de sagesse qu’il est, est tout à fait d’accord sur le fait que dix ans, c’est le maximum qu’un président devrait passer à la tête de notre pays. Et je suis certain qu’il se serait contenté de faire tout au plus deux mandats de cinq ans comme prescrit par la constitution, si la rébellion n’était pas venue perturber tout le processus. Et c’est à cause de cette rébellion qu’il a dû, à son corps défendant, prolonger son mandat. Cela lui fait maintenant neuf ans de pouvoir. Et il est évident que le pouvoir exercé dans les conditions qui ont été les siennes use encore plus vite que dans les autres cas. Dans un an, Laurent Gbagbo aura donc bouclé les dix ans de pouvoir voulus par le constituant. Aussi, je voudrais proposer ce marché à mes compatriotes : au lieu de nous précipiter dans des élections qui risquent d’être aussi calamiteuses que celles de 2000, laissons Laurent Gbagbo finir tranquillement ses dix ans, et que nous le libérions afin qu’il puisse aller écrire ses livres à Mama, comme il s’y était engagé lors du forum de réconciliation nationale. M. Gbagbo qui est un légaliste sait très bien que l’esprit de l’article qui limite le mandat présidentiel à deux est que, quel que soit la compétence d’un chef d’Etat, dix ans sont le temps maximum qu’il lui est permis de passer au pouvoir. Afin de permettre l’alternance qui fait vivre les démocraties, et éviter l’usure du pouvoir qui est toujours préjudiciable au pays. L’article dit bien « le mandat présidentiel est de cinq ans. Il est renouvelable une seule fois. » C’est-à-dire que la durée maximum d’un homme au pouvoir suprême doit être de dix ans, ou si vous voulez, ne doit pas excéder dix ans. Certes, des évènements indépendants de sa volonté ont empêché Laurent Gbagbo d’organiser les élections au terme fixé par la constitution. Il a donc dû rester au pouvoir. Mais cela lui fait neuf ans de pouvoir. Il ne manque plus qu’un an pour qu’il ait fait les dix ans qui sont la limite voulue par la constitution. Pour éviter des débats inutiles et surtout pour ne pas bâcler l’élection dont l’organisation nous semble plus compliquée qu’on ne l’avait cru, laissons donc M. Gbagbo finir tranquillement ses dix ans qu’il aura eu la chance de faire sans passer par les urnes, et qu’il ne se présente plus. Je crois qu’un tel arrangement ne pourra que lui agréer. Lui qui s’est toujours appuyé sur la constitution pour gouverner ne saurait trahir l’esprit de cet article constitutionnel. Et je suis certains que les autres leaders politiques des notre pays seront d’accord avec moi.


email : venancekonan@yahoo.fr
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