Report probable des élections La CEI dégage sa responsabilité .
. La CNSI, le CCI et l’Etat indexés La déclaration qui en dit long POINT DE PRESSE DE LA CEI
jeudi 20 août 2009
Lors de son point de presse du 05 Août 2009, la Commission Electorale Indépendante avait attiré l’attention de tous les acteurs du processus électoral sur la nécessité pour chacun d’accomplir les diligences dans les délais prescrits pour lui permettre de respecter les principales échéances prévues dans son chronogramme. A la date du 19 Août 2009, soit à moins d’une semaine de la date de la réception de la liste électorale provisoire, la CEI note des retards importants dans la réalisation de certaines activités : Premièrement, la Commission Nationale de Supervision de l’Identification (CNSI) n’a pas encore désigné ses représentants au sein des Comités d’Exploitation dont la mission est capitale dans le traitement des données dans les Centres de Coordination et au site central. Deuxièmement, le Centre de Commandement Intégré (CCI) n’assure la sécurité que dans quelques Centres de Coordination. Troisièmement, l’Etat n’a pas, jusqu’à présent décaissé les 5 milliards de francs prévus depuis le 31 juillet 2009 selon les recommandations de la réunion du Cadre Permanent de Concertation tenue le 18 Mai 2009 à Ouagadougou. Ces retards cumulés sont à l’origine de certaines difficultés de traitements informatiques et font peser une lourde hypothèque sur le respect de la date de publication de la liste électorale provisoire. En conséquence de quoi, la CEI demande une nouvelle fois, à tous les acteurs impliqués dans ce processus de redoubler d’efforts en vue de réaliser les actions qui leur incombent dans les meilleurs délais. La CEI reste déterminée, en ce qui la concerne, à assurer toutes ses responsabilités dans le respect du calendrier électoral. Fait à Abidjan, le 19 Août 2009 Pour le Porte parole de la CEI Le Porte parole adjoint Bamba Yacouba
Qui sera le bouc émissaire ? Les langues se délient peu à peu au niveau des acteurs du processus électoral, qui pour émettre des réserves en ce qui concerne la tenue effective de l’élection présidentielle à la date du 29 novembre 2009, qui pour dégager toute responsabilité dans un report de plus en plus probable. Le mercredi 19 août dernier, c’est le ministre de la Défense, N’guessan Amani Michel qui notait que le désarmement, censé prendre fin deux mois avant le scrutin présidentiel ?’ prendra plus de temps que prévu ?’. Il évoquait comme raisons, des difficultés financières et matérielles. Ce qui, on l’imagine, fausse les principes de Ouaga 4 et pourrait gêner la date prévue pour les élections. Hier jeudi 20 août 2009, c’est la Commission Electorale Indépendante (CEI), cheville ouvrière de l’organisation des élections, qui a donné de la voix. Dans une déclaration dont nous avons reçue copie, l’équipe dirigée par Robert Beugré Mambé a relevé des dysfonctionnements dans le processus au niveau de la CNSI, du CCI et même de l’Etat, qui ne s’acquitteraient pas de leur mission. Ces dysfonctionnements, selon la CEI, ?’ font peser une lourde hypothèque sur le respect de la date de publication de la liste électorale provisoire ?’, et pourraient également compromettre le scrutin de novembre 2009. En un mot, les signes d’un probable report de la présidentielle se réunissent. Tout semble même montrer que les acteurs sont convaincus que les élections ne pourront pas se tenir en cette année 2009. La remarque que l’on fait cependant, c’est qu’aucun ne veut être tenu pour responsable d’un autre report. Persuadé que la pilule sera difficile à faire avaler aux Ivoiriens, qui attendent ces élections depuis bientôt 10 ans, chacun des acteurs s’en lave les mains. Qui va annoncer le report des élections ? Et quelles raisons va-t-il avancer ? Pour tout dire, qui sera le bouc émissaire du report ? Ces questions paraissent très déterminantes pour la suite du processus de sortie de crise. Faut-il le rappeler, les premières élections de fin de crise devraient être organisées en octobre 2005. Et depuis, les Ivoiriens se sont contentés des reports successifs jusqu’à la signature de l’accord politique de Ouagadougou le 4 mars 2007. Les espoirs suscités par cet accord devraient connaître leur aboutissement avec le scrutin présidentiel du 29 novembre 2009. Mais là encore, les Ivoiriens ne semblent pas à l’abri d’un autre report. Il reste à espérer cependant que les acteurs se surpassent pour faire mentir les sceptiques, comme l’a relevé dans une déclaration, le Premier ministre Guillaume Soro. Hamadou ZIAO