Relation Côte d’Ivoire-France : Ce qui a gâté entre Gbagbo et Sarkozy
vendredi 24 juillet 2009
par JMK AHOUSSOU
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LA FERMETE DE SORO QUI RASSURE...
L’INCOMPREHENSIBLE COLERE DE NOS ANCETRES GAULOIS...
« Depuis que Chirac est parti du pouvoir, je dors tranquille », avait affirmé il y a quelque temps le Président Laurent Gbagbo pour qualifier « l’état de grâce » qu’il vivait avec son homologue français Nicolas Sarkozy. Mais depuis quelques semaines, ce bout de phrase présidentiel semble être relégué aux oubliettes, tant la tension est montée entre les deux Chefs d’Etat. Qu’est-ce qui a pu se passer entre eux pour que le ressort se casse tout d’un coup ? La colère du camp français trouve sa source dans deux actes. Premièrement, dans la visite début juin dernier à Paris, en mission presque officieuse, du Directeur du cabinet présidentiel ivoirien. Etait-il en mission commandée pour le compte du Chef de l’Etat ivoirien ? Tout porte à le croire. Toujours est-il qu’il y rencontre l’incontournable Claude Guéant, Bruno Joubert, le responsable de la cellule africaine, et Alain Joyandet, le ministre de la Coopération. A ces thuriféraires de la « Maison Sarkozy », le Directeur de cabinet de Gbagbo fait comprendre que pour des raisons diverses, la Présidentielle ivoirienne, contrairement aux flonflons développés officiellement par l’appareil de l’Etat, ne pourra pas se tenir à la date indiquée du dimanche 29 novembre 2009, date retenue pour le 1er tour du scrutin. Sous forme de boutade, on saura même que l’une des raisons évoquées est que le 29 novembre est la date anniversaire de l’ex-Président français Jacques Chirac. « Tenir la Présidentielle à cette date était comme lui faire une fleur », analyse-t-on du côté diplomatique. Remontée à Sarkozy, cette information « livrée » par N’zi Paul David n’a pas été de son goût. Et de sources diplomatiques apprend-on, avec le style direct qu’on lui connaît, le Chef de l’Etat français l’aurait fait savoir à son homologue ivoirien. Entre-temps, une première visite prévue à Abidjan de Claude Guéant foire, irritant le camp ivoirien à son tour, qui sent le coup monté. On en était là quand la 2è source de la colère française surgit avec le décès de « l’arbre tutélaire de la Françafrique », le Président Omar Bongo Ondimba du Gabon. Interrogé sur ce décès, Gbagbo n’hésite pas un seul instant à critiquer le système politique de succession mise en place en Afrique, avec la bénédiction de l’ex-puissance coloniale, la France, et auquel le Gabon n’a pas échappé. Mieux, le Chef de l’Etat ivoirien se permet même d’indiquer la procédure idoine à suivre. Cette sortie de Gbagbo, si elle n’a pas fait beaucoup de bruits, aura eu tout de même le mérite de profondément irriter Sarkozy, surtout que dans le même laps de temps, lui-même Gbagbo s’avouait, via son Directeur de cabinet, incapable de tenir la Présidentielle dans son propre pays à la date pourtant officiellement indiquée. Comme dernier pied de nez, Gbagbo se paie même le luxe de ne pas être présent à la grand’messe du dernier « Baobab » de la Françafrique à Libreville. Du coup quand le Chef de l’Etat français a l’occasion d’aborder la question ivoirienne, il rentre là-dedans de sorte à se faire bien entendre. « Défaillant processus politique ivoirien », « promesses fallacieuses », tout y passe. Depuis, Paris ne décolère pas contre Abidjan, là où le nouvel ambassadeur Jean-Marc Simon essaie d’accompagner le processus électoral de son mieux. Pour Paris, la messe concernant le 29 novembre 2009 est dite. « On souhaite maintenant que les décideurs ivoiriens aient le courage nécessaire de la dire publiquement », rétorque-t-on du côté diplomatique.
Relations Côte d’Ivoire-France Depuis New York Alcide Djédjé répond à Sarkozy
Présent à New York pour prendre part à la session du Conseil de sécurité consacrée au 21ème rapport du secrétaire général sur l’opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire, SEM Alcide Djéjdé, Ambasadeur de la Côte d’Ivoire à l’ONU, a réagi à la dernière sortie du président français contre son homologue ivoirien.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs, Ma délégation voudrait apporter sa modeste contribution à l’occasion de cette séance du Conseil de sécurité consacrée au Vingt et unième rapport du Secrétaire général sur l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire. Je voudrais d’emblée exprimer les remerciements de mon Gouvernement pour la qualité de ce Rapport qui rend compte des progrès accomplis dans le cadre de la mise en ?uvre du processus de paix en Côte d’Ivoire. Monsieur le Président, comme le reconnaît le Secrétaire Général dans le présent Rapport qui nous est soumis, des progrès importants ont été accomplis au cours des deux dernières années dans la mise en ?uvre de l’Accord de Ouagadougou et de ses accords complémentaires. En effet, le climat politique en Côte d’Ivoire continue d’être apaisé grâce aux acquis de la mise en ?uvre de l’Accord Politique de Ouagadougou. Le Président de la République et le Premier Ministre ont poursuivi leurs activités dans le cadre du processus de paix en vue du renforcement du climat social dans le pays. L’on peut relever entre autres, les visites d’Etat du Président de la République dans plusieurs régions de la Côte d’Ivoire précédemment occupées par les Forces Nouvelles. La dernière en date est celle que le Président de la République a effectuée, accompagné du Premier Ministre et de plusieurs membres du Gouvernement, dans les régions des Montagnes, du Bafing et du Denguélé du 7 au 21 juin 2009, pour apporter la paix aux populations et sceller la réunification du pays. A la faveur de ce climat d’apaisement général, tous les partis politiques ivoiriens mènent leurs activités sur l’ensemble du territoire national en toute quiétude. A la date du 30 juin 2009, les statistiques de l’enrôlement des populations pour l’établissement des nouveaux titres d’identité, donnent près de 6,5 millions d’enrôlés, soit environ 75% de la cible totale. Monsieur le Président, sur le plan de la sécurité, la situation générale est demeurée stable pendant la période sous examen surtout avec l’amorce du redéploiement des 8.000 éléments du Centre de Commandement Intégré sur tout le territoire national. Un atelier d’évaluation de la mise en ?uvre du quatrième Accord complémentaire de Ouagadougou s’est tenu à Abidjan les 08 et 09 juin 2009. A l’issue de cette rencontre, les activités prioritaires sur les 05 mois à venir ont été dégagées et un chronogramme consolidé a été élaboré. La première rencontre des structures pour le suivi de la mise en ?uvre des questions militaires contenues dans le quatrième Accord de Ouagadougou s’est tenue le jeudi 25 juin 2009. Le rapport de l’atelier a été validé et un programme de travail adopté. Ainsi, une rencontre est prévue tous les quinze jours. La prochaine Réunion du Comité d’Evaluation et d’Accompagnement de l’Accord de Ouagadougou est prévue pour le 09 août 2009 au Burkina Faso. Ce sera l’occasion de passer en revue les étapes qui restent à franchir dans le cadre du processus de paix. Monsieur le Président,