Le cri de détresse des industries de Bobo
La coordination des travailleurs de l’industrie pour la lutte contre la fraude a animé mercredi dernier dans l’après-midi un point de presse. A l’ordre du jour, des échanges avec les hommes de média, la situation jugée critique des industries dans la ville de Sya. Pour la coordination, il faut arrêter et le plus vite possible ces vagues de licenciements et autres menaces de fermetures d’unités. Des pratiques devenues monnaie courante et qui continuent d’affecter la zone industrielle de Bobo troublant ainsi le sommeil des braves travailleurs encore en activité.
Au moment même où débutait cette rencontre avec les journalistes, un des membres de la coordination nous apprenait que l’effectif de la CBTM venait de connaître le même jour, un rétrécissement avec le licenciement d’une trentaine d’employés.
Il ne s’agit pourtant là que d’un exemple parmi tant d’autres si l’on s’en tient à la déclaration liminaire du président de la coordination et surtout à ce tableau synoptique qui permet de mesurer la gravité de la situation du fait de la chute vertigineuse de l’effectif global des travailleurs à la zone industrielle de Bobo et à la SN-SOSUCO.
Selon le document, il ressort que de 21 987 travailleurs en 2000, il n’en restait plus que 16 104 en 2008. Ce chiffre ne prend cependant pas en compte les récentes compressions opérées à la SN CITEC, à la SIFA ou encore à la CBTM. Outre ces mesures de restriction des effectifs par les employeurs, les travailleurs, selon la coordination, sont aussi confrontés à la perte éventuelle de leur outil de travail.
Des unités industrielles comme la CBTM qui se préparent à mettre la clé sous le paillasson (si ce n’est déjà fait) viendront s’ajouter bientôt à d’autres structures comme la SIFA, la SAP, la SN SOSUCO et la SN CITEC, si rien n’est fait pour les extirper de ce climat délétère dans lequel elles évoluent. A entendre les conférenciers, la situation va de mal en pis au fil des années et la plupart des unités sont actuellement au bord du gouffre. Il faut donc agir pour sauver ce qui peut encore l’être.
Tel semble être le leitmotiv de cette coordination qui dénonce avec une certaine énergie la fraude qui sévit au Burkina. Un phénomène qui est en train de prendre des proportions inquiétantes et qui serait à leurs yeux la cause profonde du marasme de nos industries.
"A l’heure où je vous parle, nous avons recensé 20 000 tonnes de sucre invendues à la SN SOSUCO, et 20 000 tonnes d’huile stockées à la SN-CITEC. Certaines unités comme la SAP, les GMB, les GMF ou winner industrie connaissent aussi des méventes. Et quand on n’arrive pas à écouler sa production, il faut forcément arrêter les machines.
Et c’est ce que nous vivons aujourd’hui. Cette situation est due au fait que le marché burkinabé est actuellement inondé de produits frauduleux. Et la concurrence déloyale à laquelle sont confrontées nos industries est plus que jamais compromettante pour leur survie", a déclaré le président de la coordination, Aboubacar Diawara.
La lutte contre la fraude semble être un vain mot au Burkina et les conférenciers de s’en prendre ouvertement au ministre Mamadou Sanou qu’ils accusent de garder un silence coupable face à la situation et d’être plus préoccupé par le commerce et l’artisanat que par ces industries qui se meurent à petit feu.
Toujours est-il que pour la coordination, l’Etat jusque-là n’a rien pu faire pour juguler la fraude dont les principaux acteurs, selon les conférenciers, seraient les intouchables de la république. "Au Burkina, les textes sont clairs en matière de lutte contre la fraude.
C’est dans la pratique qu’il y a énormément de difficultés. Et en plus, les autorités se permettent encore d’exiger des industries déjà mal en point le rachat des produits saisis par la douane. Rien que pour cette année 2009, la SN SOSUCO a déjà dépensé inutilement plus de 30 millions pour le rachat des produits saisis et qu’il faut détruire".
Après les multiples démarches qu’elle juge infructueuses auprès du président de l’Assemblée nationale, du ministre du Commerce et de l’UEMOA, la coordination interpelle désormais le chef de l’Etat Blaise Compaoré afin qu’il s’implique personnellement dans cette lutte contre la fraude au Burkina. C’est à ce prix que "nous pourrons sauver les emplois et éviter dans le même temps à notre pays une catastrophe sociale", a conclu Abdoulaye Diawara.
Jonas Apollinaire Kaboré
Au moment même où débutait cette rencontre avec les journalistes, un des membres de la coordination nous apprenait que l’effectif de la CBTM venait de connaître le même jour, un rétrécissement avec le licenciement d’une trentaine d’employés.
Il ne s’agit pourtant là que d’un exemple parmi tant d’autres si l’on s’en tient à la déclaration liminaire du président de la coordination et surtout à ce tableau synoptique qui permet de mesurer la gravité de la situation du fait de la chute vertigineuse de l’effectif global des travailleurs à la zone industrielle de Bobo et à la SN-SOSUCO.
Selon le document, il ressort que de 21 987 travailleurs en 2000, il n’en restait plus que 16 104 en 2008. Ce chiffre ne prend cependant pas en compte les récentes compressions opérées à la SN CITEC, à la SIFA ou encore à la CBTM. Outre ces mesures de restriction des effectifs par les employeurs, les travailleurs, selon la coordination, sont aussi confrontés à la perte éventuelle de leur outil de travail.
Des unités industrielles comme la CBTM qui se préparent à mettre la clé sous le paillasson (si ce n’est déjà fait) viendront s’ajouter bientôt à d’autres structures comme la SIFA, la SAP, la SN SOSUCO et la SN CITEC, si rien n’est fait pour les extirper de ce climat délétère dans lequel elles évoluent. A entendre les conférenciers, la situation va de mal en pis au fil des années et la plupart des unités sont actuellement au bord du gouffre. Il faut donc agir pour sauver ce qui peut encore l’être.
Tel semble être le leitmotiv de cette coordination qui dénonce avec une certaine énergie la fraude qui sévit au Burkina. Un phénomène qui est en train de prendre des proportions inquiétantes et qui serait à leurs yeux la cause profonde du marasme de nos industries.
"A l’heure où je vous parle, nous avons recensé 20 000 tonnes de sucre invendues à la SN SOSUCO, et 20 000 tonnes d’huile stockées à la SN-CITEC. Certaines unités comme la SAP, les GMB, les GMF ou winner industrie connaissent aussi des méventes. Et quand on n’arrive pas à écouler sa production, il faut forcément arrêter les machines.
Et c’est ce que nous vivons aujourd’hui. Cette situation est due au fait que le marché burkinabé est actuellement inondé de produits frauduleux. Et la concurrence déloyale à laquelle sont confrontées nos industries est plus que jamais compromettante pour leur survie", a déclaré le président de la coordination, Aboubacar Diawara.
La lutte contre la fraude semble être un vain mot au Burkina et les conférenciers de s’en prendre ouvertement au ministre Mamadou Sanou qu’ils accusent de garder un silence coupable face à la situation et d’être plus préoccupé par le commerce et l’artisanat que par ces industries qui se meurent à petit feu.
Toujours est-il que pour la coordination, l’Etat jusque-là n’a rien pu faire pour juguler la fraude dont les principaux acteurs, selon les conférenciers, seraient les intouchables de la république. "Au Burkina, les textes sont clairs en matière de lutte contre la fraude.
C’est dans la pratique qu’il y a énormément de difficultés. Et en plus, les autorités se permettent encore d’exiger des industries déjà mal en point le rachat des produits saisis par la douane. Rien que pour cette année 2009, la SN SOSUCO a déjà dépensé inutilement plus de 30 millions pour le rachat des produits saisis et qu’il faut détruire".
Après les multiples démarches qu’elle juge infructueuses auprès du président de l’Assemblée nationale, du ministre du Commerce et de l’UEMOA, la coordination interpelle désormais le chef de l’Etat Blaise Compaoré afin qu’il s’implique personnellement dans cette lutte contre la fraude au Burkina. C’est à ce prix que "nous pourrons sauver les emplois et éviter dans le même temps à notre pays une catastrophe sociale", a conclu Abdoulaye Diawara.
Jonas Apollinaire Kaboré