Suite à l'intoxication alimentaire qui a occasionné 17 morts dans le village d'Ahounienfoutou, le président du conseil général de Bongouanou se prononce.
Monsieur le président KOUA Brou Paul, où localisez-vous le village Ahounienfoutou ?
Ahounienfoutou est un village à la frontière de Bocanda, à la frontière nord-est de Bongouanou. Il touche Bocanda et qui est au bord du fleuve N'zi. Au plan sociologique, c'est un village qui est situé habité par les Agni Morofouôh qui ont pour activité l'agriculture.

Un gros village ?
Un village de 3000 habitants à peu près.

Un village de 3000 habitants qui vivaient de façon paisible ?
Tout à fait.

Et puis cette quiétude vient d'être complètement rompue, que s'est-il passé à Ahounienfoutou ?
C'est que des enfants, des jeunes, auraient mangé une bouillie de maïs qui serait à l'origine de tout ce que nous voyons là. Il y a eu comme bilan à ce jour 17 morts et environ une centaine de personnes intoxiquées.

Dans un état grave ?
Il y a une dizaine de personnes aujourd'hui. D'après la discussion que je viens d'avoir avec les médecins qui viennent de l'hôpital, certains malades vont être évacués, mais la plupart sont maintenant hors de danger.

C'est de la bouille achetée ?
C'est de la bouillie qui est en vente dans le village.

Que donnent les premières enquêtes relativement à cette bouillie ?
A propos des enquêtes de police et de la gendarmerie, je ne peux pas me prononcer là-dessus, mais concernant les investigations médicales, on pense qu'il s'agit d'une intoxication due à des pesticides ou quelque chose de ce genre, ou à des organophosphorés comme on dit.

C'est-à-dire que le maïs qui a été utilisé était contaminé ?
Soit c'est le maïs ou la bouillie elle-même qui est contaminée. A l'origine même de la contamination, il y a des hypothèses et comme l'enquête de la gendarmerie est en cours, je ne peux pas tellement me prononcer dessus.

Monsieur le président Koua Brou Paul, quelle est l'ambiance aujourd'hui, de façon générale, dans le département et en particulier dans le village d'Ahounienfoutou ?
Ce qui s'est passé avant l'arrivée des médecins, c'est que vous savez, chez nous, lorsque ce genre de chose se produit et occasionne, plusieurs morts à la fois on commence à incriminer les génies surtout que je vous ai dit que les populations vivent au bord du N'zi. Beaucoup ont commencé à quitter le village et c'était la panique totale. Mais très rapidement, avec l'intervention du préfet qui a pris des mesures d'urgence une 'équipe de médecins de l'hôpital de Bongouanou et du district a pris des dispositions pour se rendre sur place. Maintenant, ça va un peu mieux surtout avec l'équipe mise en place. Nous avons reçu effectivement la visite du ministre de la Santé, du ministre de l'Intérieur et hier celle du président de la République.

Et comment s'organisent les secours ?
L'équipe médicale de l'hôpital de Bongouanou a organisé une équipe qui a été renforcée par des médecins venus spécialement de Yamoussoukro et du district d'Abidjan. Et à partir de là, les malades sont pris en charge.

Quel est l'appui en termes de solidarité, et des autorités, et des autres populations ?
Chacun a fait ce qu'il a pu, mais il faut retenir que le ministre de la Santé, lorsqu'il est arrivé, a rassuré les populations que le gouvernement ferait le nécessaire pour prendre en charge tous les malades. Ce qui a été confirmé ce matin (Ndlr : hier) par le président de la République qui a fait un don en espèces et a essuyé les larmes des familles éplorées.

Une enveloppe de combien de francs ?
Une enveloppe de 10 millions

Monsieur le président, quand est-ce que tout ça a éclaté ?
Les premiers morts ont été enregistrés le 12 novembre et cela a duré jusqu'au samedi dernier.

Dans quelle tranche d'âge, se situent principalement les victimes ?
Au début ce sont des élèves de 7 à 15 ans qui mouraient, ensuite quelques adultes ont été dénombrés plus tard

Un mot du président KOUA Brou Paul à ses administrés
Aujourd'hui, nous avons des difficultés pour surveiller ce qui se vend au bord de la route, ce qui se vend de manière ambulante dans les villages et dans les villes. Il faudrait que la population fasse attention à tout ce qu'on mange, tout ce qu'on achète dehors. C'est un problème véritable qui ne concerne pas seulement Bongouanou mais toute la Côte d'Ivoire.

Source : ONUCI FM

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