Plaidoyer genre et santé
La morbidité et la mortalité maternelle et infanto juvénile restent encore très élevées au Niger, avec un taux de mortalité maternelle de 7 pour mille dans un contexte de croissance démographique forte (3,3% par an) pour un taux de fécondité moyen de 8 enfants par femme.
Le niveau de mortalité des enfants de moins de 5 ans est un des plus élevé de la sous région soit 274 pour mille avec des dispari-tés entre le milieu urbain et rural d’une part et entre les régions d’autre part. La morta-lité néonatale est de 44 pour mille naissances vivantes.
A ces taux s’ajoutent la faible fréquentation des services de santé pendant la grossesse (40%), la persistance des pratiques néfastes à l’égard des femmes et des enfants (20%), un faible taux d’allaitement maternel exclusif inférieur à 1% et un bas niveau de vie des femmes et des jeunes.
Cette situation résulterait des inégalités criardes ou supposées dont est victime ce groupe vulnérable que constitue le couple mère-enfant. Pour étayer ces hypothèses l’OMS et le ministère de la santé ont inscrit la déter-mination de l’influence des sexospécificités sur la santé de la femme comme résultat à atteindre au titre du programme de coopé-ration 2004-2005 avec le Niger.
C’est pourquoi la Direction de la Santé de la Reproduction du ministère de la santé publique et de la lutte contre les endémies a réalisé une enquête sur le genre et la santé en 2004 grâce à l’appui de l’OMS dans quatre (4) régions sur les huit (8) que compte le pays.
L’enquête a concerné des hommes, des femmes, des jeunes et adolescents, des leaders d’opinion dont les chefs traditionnels, les chefs religieux, les notables ainsi que des agents de santé.
Les résultats de cette étude doivent servir de base pour mener un plaidoyer auprès des leaders, décideurs et élus locaux au niveau des régions en vue de mobiliser à terme la population contre les pratiques préjudicia-bles à la santé de la mère.
Ainsi l’enquête a relevé que 64,7% des femmes effectuent la première visite prénatale à 5-6 mois de grossesse, 9,7% seulement respectent l’âge gestationnel requis de 3 mois. Les principales raisons de ce retard sont imputées aux services de santé (longue attente, démarrage tardif des prestations, manque de laboratoire),ainsi que l’éloigne-ment, le manque d’argent et le refus du mari.
En matière d’accouchements assistés les hommes les appuient à 40,7% et les femmes à 58,4% alors que 9% les refusent ca-tégoriquement. Les arguments avancés pour le refus sont le manque de sage femme, le manque de moyen de transport, la présence d’agent masculin, le mauvais accueil, la pauvreté, le refus du mari, la mauvaise qualité des prestations.
La consultation postnatale est faite par 20% des femmes qui se présentent pour la plupart en cas de complication pour des raisons socioculturelles ou d’ignorance totale de l’existence de cette activité, les agents de santé ne donnent pas de rendez-vous.
S’agissant de la planification familiale 86 % des adultes, 91% des leaders et 48% des jeunes la soutiennent ainsi que l’utilisation des méthodes modernes. Pour ceux qui ne la soutiennent pas les griefs varient en fonction du groupe : pour les jeunes ils ne savent pas comment et où trouver les contraceptifs et surtout ils ont peur des préjugés qui les taxent prostitution.
Les femmes sont dissuadées par les rumeurs sur les effets négatifs des pilules (stérilité secondaire, cancer, hémorragie, dystocie, avortement, malformation chez l’enfant etc.) tandis que certains leaders pensent que la PF favorise la débauche tout en reconnaissant ses bienfaits pour la santé de la femme et de l’enfant dans la majorité des cas.
La totalité des enquêtés connaissent l’existence de pratiques traditionnelles néfastes parmi lesquels 71% savent que ces pratiques sont interdites. La majorité des femmes, hommes et leaders trouvent les mutilations génitales féminines atroces et à bannir et demandent la sanction des contrevenants. Seulement 37% des per
Le niveau de mortalité des enfants de moins de 5 ans est un des plus élevé de la sous région soit 274 pour mille avec des dispari-tés entre le milieu urbain et rural d’une part et entre les régions d’autre part. La morta-lité néonatale est de 44 pour mille naissances vivantes.
A ces taux s’ajoutent la faible fréquentation des services de santé pendant la grossesse (40%), la persistance des pratiques néfastes à l’égard des femmes et des enfants (20%), un faible taux d’allaitement maternel exclusif inférieur à 1% et un bas niveau de vie des femmes et des jeunes.
Cette situation résulterait des inégalités criardes ou supposées dont est victime ce groupe vulnérable que constitue le couple mère-enfant. Pour étayer ces hypothèses l’OMS et le ministère de la santé ont inscrit la déter-mination de l’influence des sexospécificités sur la santé de la femme comme résultat à atteindre au titre du programme de coopé-ration 2004-2005 avec le Niger.
C’est pourquoi la Direction de la Santé de la Reproduction du ministère de la santé publique et de la lutte contre les endémies a réalisé une enquête sur le genre et la santé en 2004 grâce à l’appui de l’OMS dans quatre (4) régions sur les huit (8) que compte le pays.
L’enquête a concerné des hommes, des femmes, des jeunes et adolescents, des leaders d’opinion dont les chefs traditionnels, les chefs religieux, les notables ainsi que des agents de santé.
Les résultats de cette étude doivent servir de base pour mener un plaidoyer auprès des leaders, décideurs et élus locaux au niveau des régions en vue de mobiliser à terme la population contre les pratiques préjudicia-bles à la santé de la mère.
Ainsi l’enquête a relevé que 64,7% des femmes effectuent la première visite prénatale à 5-6 mois de grossesse, 9,7% seulement respectent l’âge gestationnel requis de 3 mois. Les principales raisons de ce retard sont imputées aux services de santé (longue attente, démarrage tardif des prestations, manque de laboratoire),ainsi que l’éloigne-ment, le manque d’argent et le refus du mari.
En matière d’accouchements assistés les hommes les appuient à 40,7% et les femmes à 58,4% alors que 9% les refusent ca-tégoriquement. Les arguments avancés pour le refus sont le manque de sage femme, le manque de moyen de transport, la présence d’agent masculin, le mauvais accueil, la pauvreté, le refus du mari, la mauvaise qualité des prestations.
La consultation postnatale est faite par 20% des femmes qui se présentent pour la plupart en cas de complication pour des raisons socioculturelles ou d’ignorance totale de l’existence de cette activité, les agents de santé ne donnent pas de rendez-vous.
S’agissant de la planification familiale 86 % des adultes, 91% des leaders et 48% des jeunes la soutiennent ainsi que l’utilisation des méthodes modernes. Pour ceux qui ne la soutiennent pas les griefs varient en fonction du groupe : pour les jeunes ils ne savent pas comment et où trouver les contraceptifs et surtout ils ont peur des préjugés qui les taxent prostitution.
Les femmes sont dissuadées par les rumeurs sur les effets négatifs des pilules (stérilité secondaire, cancer, hémorragie, dystocie, avortement, malformation chez l’enfant etc.) tandis que certains leaders pensent que la PF favorise la débauche tout en reconnaissant ses bienfaits pour la santé de la femme et de l’enfant dans la majorité des cas.
La totalité des enquêtés connaissent l’existence de pratiques traditionnelles néfastes parmi lesquels 71% savent que ces pratiques sont interdites. La majorité des femmes, hommes et leaders trouvent les mutilations génitales féminines atroces et à bannir et demandent la sanction des contrevenants. Seulement 37% des per