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La plume libre d’Huguette Nganga Massanga

Publié le 2/23/2016
Même si elles sont douées, plusieurs écrivaines de Pointe-Noire en République du Congo, déchirent leurs manuscrits littéraires, empêchées par leurs conjoints de les publier. Huguette Nganga Massanga est, elle, encouragée par son mari.

«Moi aussi, je parlerai dans un film » (pièce de théâtre). «Thérapie aux abords du quai » (pièce de théâtre). « L’envers du décor » (roman)… En dix ans de carrière, la bibliographie d’Huguette Nganga Massanga est déjà féconde. Les migrations, la perversion des mœurs, l’égoïsme des hommes… Ses ouvrages parlent de plusieurs thèmes. « J’écris pour partager ce que je vois dans la société », résume Huguette.
Le sort réservé aux femmes est au centre de ses préoccupations. Dans « L’envers du décor » par exemple, Huguette relate les malheurs de Pulutsolo, une orpheline déshéritée par ses parents paternels. Un roman apprécié par ses collègues écrivains, dont Hugues Éta, qui félicite Huguette « pour sa finesse et sa capacité à nous faire voir nos vices par le biais de l’imagination ». Ces ouvrages ont déjà valu à Huguette des prix littéraires locaux, comme « Tchikounda » (« Maracas », en vili, meilleur écrivain 2010 et 2013) et « Sanza de Mfoa » (catégorie théâtre cette année).
Huguette Nganga Massanga est dans le cercle très restreint des écrivaines. À Pointe-Noire, on en compte à peine quatre, alors que les écrivains sont au moins une dizaine. En dehors du désintéressement pour l’écriture, d’autres pesanteurs, davantage d’ordre familial, expliquent cette pénurie. « Je connais des femmes qui ont de bons manuscrits, mais elles n’ont pas la possibilité de les publier, parce que leurs conjoints les en empêchent ! », s’insurge Alphonse Nkala, directeur départemental du livre et de la lecture publique à Pointe-Noire. Il explique que ce genre de cas sont toutefois difficiles à traiter, car « relevant de la vie privée ». Toutefois, assure-t-il, sa structure, dont l’une des missions est de promouvoir des talents littéraires, négocie avec des maisons d’édition locales ou étrangères pourvu que « ce soit des productions consistantes et des écrivains connus officiellement par l’administration ».
« Montrer son amour »
Pourtant, exprimer sa pensée est un des droits fondamentaux garanti par la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Un droit que connaît parfaitement Huguette qui, depuis son enfance, avait déjà des prédispositions littéraires. « À l’âge de 6 ans, j’écrivais des poèmes que je partageais avec des amis. Petit à petit, je prenais conscience de l’importance de l’écriture. Je fréquentais des milieux où cette dernière était valorisée. J’ai intégré la troupe théâtrale de notre paroisse. Là-bas, on nous poussait à écrire, car les pièces que nous interprétions étaient écrites par d’autres personnes », se souvient Huguette.
Déterminée, elle estime que pour une femme, écrire est « un droit inaliénable. Je ne vois pas quelles raisons un homme peut avancer pour dire à sa conjointe de ne pas écrire ! C’est inconcevable ! » Heureusement, sa famille est loin de violer ce droit. « Pour moi et mes parents, c’est un honneur de voir ma sœur publier des ouvrages. Son activité littéraire immortalise notre famille ! », se réjouit Bernadette Nganga-Manza, journaliste à la retraite et grande-sœur d’Huguette.
Même fierté du côté de l’époux de l’écrivaine. « S’il n’était pas d’accord, je n’aurais pas mis sur le marché cinq ouvrages ! Souvent, quand je lui fais part d’un projet de roman ou de recueil de poèmes, il est le premier à m’y encourager », se félicite Huguette Nganga Massanga. Non sans émettre quelques propositions : « Dans un couple, il faut éviter les frustrations et rassurer son conjoint. Celui-ci doit comprendre que la meilleure manière de montrer son amour, c’est d’admettre que l’autre fasse ce qu’il aime. »
Mais, les écrivaines de Pointe-Noire font face à d’autres difficultés, parmi lesquelles le manque de moyens financiers pour se rendre chez un éditeur. « Quand tu aimes quelque chose, tu te donnes à fond. Là aussi, le rôle du conjoint est de mise. Si tu aides ta femme à partager sa vision du monde, tu auras contribué à la bonne marche du monde. Imaginez-vous ce dont l’Humanité serait privée si l’on n’avait pas publié certains ouvrages ! »


John Ndinga-Ngoma

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