Brazzaville : Le moringa, un engrais bio pour les maraîchères
L'agriculture sur brûlis appauvrit le sol et condamne les terres à une longue période de jachère... Pour remédier à ce problème, certaines maraîchères du département de Brazzaville utilisent le moringa comme engrais naturel fertilisant.
Dans le département de Brazzaville, brûler la végétation d'un terrain avant de le mettre en culture est une pratique courante. Les dégâts pour les forêts et les sols sont importants. "L'appauvrissement et la mise en jachère des terres le temps que celles-ci se régénèrent, oblige les femmes à régulièrement s’éloigner de leurs terrains. Elles utilisent aussi parfois trop de produits chimiques au péril de leur santé", constate Marguerite Homb.
Pour la présidente de l’association Santé et Nature, toutes ces contrariétés peuvent être évitées en utilisant le moringa comme engrais. Une plante aux nombreuses vertus, selon elle : "Depuis 2005, nous l'utilisons comme fertilisant pour nos cultures et nous n'avons jamais changé d’espace. Tous les ans, nous cultivons sur la même terre. Nous faisons par ailleurs du compost avec des graines de moringa mélangées à d'autres substances." Pour madame Homb, c’est donc en quelque sorte un "adieu aux pesticides, aux herbicides inappropriés, aux engrais chimiques polluants et à l’agriculture sur brûlis."
Dans le 8e arrondissement Madimbou de Brazzaville, le Centre de formation St Joseph de Mbouono a aussi adopté le moringa. Les maraîchères sont informées par cette structure de ses mérites présumés : "Nous enfouissons les feuilles mortes pour fertiliser les sols", précise François Xavier Mifoundou, coordonnateur dudit centre.
"Traiter les cultures et les bêtes"
Des instructions que certaines agricultrices tardent à mettre en pratique. "Quand vous leur demandez d’utiliser les engrais naturels, elles trouvent que c’est une perte de temps. Elles cherchent à vite récolter. Ce qui leur importe, c’est le gain rapide", regrette François Xavier Mifoundou.
Le responsable du Centre de formation St Joseph de Mbouono ne tarit pourtant pas d'éloges sur le moringa : "Pour protéger les plantes contre les insectes, nous plongeons les feuilles de moringa dans de l’eau quelques jours. Le liquide recueilli nous permet de traiter les cultures. Nous l'utilisons également comme vermifuge pour traiter nos bêtes. Il est aussi un excellent aliment pour les poules."
Tout aussi enthousiaste, madame Homb multiplie les entrevues afin d’inciter les femmes à utiliser le moringa : "Nous avons fait avec l’Union européenne des expériences au PK 45 (village du district d’Igné, 45 km au nord de Brazzaville, Ndlr) et à Toula (20 km au sud de Brazza, Ndlr). Les résultats encourageants obtenus, nous poussent à aller vers les agricultrices."
Une démarche que loue Idriss M’Bouka, doctorant en géophysique à l’Université Marien Ngouabi. Lui aussi incite les femmes à abandonner l’agriculture sur brûlis qui, répète-t-il, "dégrade les sols et l’écosystème".
Kouamba Matondo Annette
Dans le département de Brazzaville, brûler la végétation d'un terrain avant de le mettre en culture est une pratique courante. Les dégâts pour les forêts et les sols sont importants. "L'appauvrissement et la mise en jachère des terres le temps que celles-ci se régénèrent, oblige les femmes à régulièrement s’éloigner de leurs terrains. Elles utilisent aussi parfois trop de produits chimiques au péril de leur santé", constate Marguerite Homb.
Pour la présidente de l’association Santé et Nature, toutes ces contrariétés peuvent être évitées en utilisant le moringa comme engrais. Une plante aux nombreuses vertus, selon elle : "Depuis 2005, nous l'utilisons comme fertilisant pour nos cultures et nous n'avons jamais changé d’espace. Tous les ans, nous cultivons sur la même terre. Nous faisons par ailleurs du compost avec des graines de moringa mélangées à d'autres substances." Pour madame Homb, c’est donc en quelque sorte un "adieu aux pesticides, aux herbicides inappropriés, aux engrais chimiques polluants et à l’agriculture sur brûlis."
Dans le 8e arrondissement Madimbou de Brazzaville, le Centre de formation St Joseph de Mbouono a aussi adopté le moringa. Les maraîchères sont informées par cette structure de ses mérites présumés : "Nous enfouissons les feuilles mortes pour fertiliser les sols", précise François Xavier Mifoundou, coordonnateur dudit centre.
"Traiter les cultures et les bêtes"
Des instructions que certaines agricultrices tardent à mettre en pratique. "Quand vous leur demandez d’utiliser les engrais naturels, elles trouvent que c’est une perte de temps. Elles cherchent à vite récolter. Ce qui leur importe, c’est le gain rapide", regrette François Xavier Mifoundou.
Le responsable du Centre de formation St Joseph de Mbouono ne tarit pourtant pas d'éloges sur le moringa : "Pour protéger les plantes contre les insectes, nous plongeons les feuilles de moringa dans de l’eau quelques jours. Le liquide recueilli nous permet de traiter les cultures. Nous l'utilisons également comme vermifuge pour traiter nos bêtes. Il est aussi un excellent aliment pour les poules."
Tout aussi enthousiaste, madame Homb multiplie les entrevues afin d’inciter les femmes à utiliser le moringa : "Nous avons fait avec l’Union européenne des expériences au PK 45 (village du district d’Igné, 45 km au nord de Brazzaville, Ndlr) et à Toula (20 km au sud de Brazza, Ndlr). Les résultats encourageants obtenus, nous poussent à aller vers les agricultrices."
Une démarche que loue Idriss M’Bouka, doctorant en géophysique à l’Université Marien Ngouabi. Lui aussi incite les femmes à abandonner l’agriculture sur brûlis qui, répète-t-il, "dégrade les sols et l’écosystème".
Kouamba Matondo Annette