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Congo Brazza : les cultivatrices demandent des pistes agricoles

Publié le 11/25/2015
Les femmes peinent à écouler leurs produits à Moukondo-Léproserie, à 7 km au sud de Dolisie. En cause, l'absence de pistes agricoles entre leurs champs et les grands centres urbains. Un débat communautaire a été organisé récemment autour de cette question.


"Nous parcourons de longues distances pour sortir nos récoltes des champs. Pour accéder au village, les routes sont presque inexistantes. Les véhicules ne peuvent y circuler. Nous transportons donc tous nos produits sur le dos !", s'est plaint Solange Ndelé, lors d'un débat communautaire organisé en septembre dernier à Moukondo-Léproserie. Un village d'environ 180 âmes, situé à 7 km au sud de Dolisie, dans le district de Louvakou, qui accueillait jadis des lépreux.
Sur le thème "faute de pistes agricoles, les femmes de Moukondo peinent à évacuer leurs produits", ce débat a été animé en kituba par Sandrine Ngoma et Max Poudi, deux journalistes du projet "Journalistes, associations et autorités locales contribuent à un meilleur respect des droits des femmes rurales pour lutter contre la pauvreté". Les échanges ont été supervisés par Marien Nzikou-Massala, coordonateur adjoint de ce projet financé par l’Union européenne et piloté par le Centre de ressources pour la presse (CRP), en partenariat avec Syfia international.
Le débat a réuni une vingtaine de femmes, d'hommes membres du comité du village, des autorités locales et des journalistes. Sans langue de bois, plusieurs participantes ont critiqué le Conseil départemental qui, selon elles, ne pense pas à ouvrir des pistes agricoles dans leur contrée pour leur permettre de "sortir facilement leurs produits des champs vers le village et les grands centres urbains (Dolisie et Pointe-Noire, Ndlr)."

Elus locaux absents
Les femmes ont ensuite énuméré leurs difficultés quotidiennes. "Nous transportons nos produits sur la tête ou au dos pendant 4 à 5 km", a insisté Pauline Niangui. Selon Anastasie Biloubidi, une autre participante au débat, "étant donné ces difficultés, les femmes sont obligées de limiter le poids qu'elles transportent. Par conséquent, le rendement économique est faible." Alphonse Mbama, ancien chef du village Moukondo-Léproserie s'est pour sa part questionné : "Sur sa tête ou son dos, quelle quantité une femme peut-elle porter ? Ses autres produits agricoles se gaspillent donc dans la brousse..."
Selon la loi n°10-2003 portant transfert de compétences aux collectivités locales (article 7) : "Les départements ont compétence pour entretenir les routes départementales", mais Simon Litengo Kongo, secrétaire du Bureau exécutif du Conseil départemental du Niari, a fait savoir qu'il revenait "aux conseillers de chaque district de transmettre les doléances de leurs populations au Conseil, afin que celles-ci soient prises en compte dans le budget."
Ce à quoi les femmes de Moukondo-Léproserie ont répondu "ne pas avoir de contacts avec leurs cinq élus locaux pour recueillir leurs doléances." Une attitude qu'a dénoncé Nicolas Nzengui, secrétaire général du bureau du comité du village : "C'est pendant les élections qu'on voit les politiciens, après ils ne reviennent plus nous voir..."

S'organiser en cantonnage villageois ?
Autrefois, Moukondo disposait de deux pistes agricoles créées dans les années 1960 et 1964 par des sociétés forestières. Aujourd’hui, ces pistes sont devenues impraticables pour les véhicules. L'année 2015 a été décrétée année de réhabilitation des pistes agricoles par le Conseil départemental, mais les subventions ne suivent pas. "Le Conseil a adopté au cours de cette mandature un plan de développement local, mais celui-ci ne peut pas être exécuté, car la subvention de l’Etat sur l'investissement ne tombe pas, à cause de la baisse du prix du baril de pétrole", a regretté Simon Litengo Kongo.
En attendant, le secrétaire du Bureau exécutif du Conseil départemental du Niari a demandé aux populations de prendre des initiatives : "Là où le Conseil ne peut pas travailler, organisez-vous en cantonnage villageois, afin de débroussailler les pistes agricoles comme l'ont fait les habitants du village Moussemi, à 6 km de Dolisie."
Une idée plutôt bien accueillie lors du débat communautaire par les populations et le bureau du comité du village. En l'absence du président en déplacement au même moment à Pointe-Noire, Nicolas Nzengui a promis : "Nous n’avons jamais eu cette idée. Au retour du président, nous allons nous organiser, dire à tout un chacun ce que nous pouvons faire pour nos pistes agricoles."



Bivihou Victor

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