La 7e course cycliste la boucle du coton a connu son couronnement le dimanche 22 mai sur le boulevard de la révolution à Bobo-Dioulasso avec la victoire en solitaire d’Oumarou Minoungou. Une échappée fantastique à 3 tours de la fin du critérium dans la ville de Sya qui a relégué le peloton à l’arrière-plan. Le maillot blanc du leader n’a plus quitté les épaules d’Harouna Ilboudo.

Il n’y a pas de doute que cette 7e boucle du coton a été d’un niveau très soutenu. Les Français de la formation orléanaise ont sérieusement mis à rude épreuve la suprématie des Etalons. En effet, le coq tricolore a chanté le vendredi 20 et le samedi 21 mai aux arrivées de Dédougou et d’Orodara avec respectivement Clain Médéric et Alexi Tourtelot.

Dès lors, ils étaient devenus des adversaires très menaçants (3 victoires d’étape contre 4 pour le Burkina). Mieux, ils avaient un regard envieux sur le maillot du classement général aux points, propriété de Rasmané Ouédraogo.

Donc pour cette dernière étape très prestigieuse, il fallait se faire acclamer par tout Bobo. Et là, c’est Abdou Sokondo qui a voulu se déjouer du peloton à la sortie de Banfora ; une tentative vite étouffée. Dès lors une échappée de forme. Le Français Clain Médéric est dans le coup.

Les Burkinabè le surveillent de près. Malgré tout, 10 coureurs font prendre la poudre d’escampette avant le point chaud de Péni au kilomètre 49 Km. Ils vont mener la cadence jusqu’à Bobo où l’Ivoirien Bolotigui Ouattara se signale. Il est vite noyé. Pour les 5,2 km à parcourir 7 fois dans la ville, les Français contrôlent les événements.

Venus de nulle part, Oumarou Minoungou s’exfiltre du groupe au moment où il restait 3 tours ; les autres concurrents n’ont pas le temps d’organiser la poursuite que le jeune Etalon a déjà creusé son trou avec 52s. Personne, fût-il tricolore, ne parviendra à voir sa poussière.

Il franchit en solitaire la ligne d’arrivée avec un temps de 3h 08mn 27s, soit une vitesse de 40,244 km/h. les forçats ont vraiment roulé, malgré la longue pente montante de Banfora.

Minoungou en tête, Rasmané coiffe au sprint pour la 2e place, Clain Médéric. Pour le vainqueur de l’étape, il souligne qu’il n’y a pas eu de consigne pour sa victoire du jour.

Il a dit avoir vu la possibilité de réaliser un coup seulement. Sa joie est d’autant plus grande qu’il se mariera le vendredi 27 mai prochain. Un véritable cadeau pour lui-même. Quant au Français, il avoue qu’il a démarré très tard la chasse de Minoungou. C’est vrai que le Burkinabè a surpris plus d’un. L’on notera que 62 coureurs sur les 64 auront pu boucler cette boucle.

Le maillot blanc SOFITEX du leader, conquis depuis la 3e étape par Harouna Ilboudo, n’a pas changé de propriétaire. Il en est de même pour le vert LONAB du classement général aux points enlevé par Rasmané Ouédraogo. Aziz Nikiéma est resté scotché à celui du classement général des points chauds.

Le DG de la SOFITEX, Célestin Tiendrébéogo, s’est laissé dire que la fête a été belle car la boucle favorise la mobilisation des cotonculteurs en ce sens qu’elle marque en quelque sorte le lancement de la campagne cotonnière. Le ministre des Sports, lui, reconnaîtra qu’il a eu des sueurs froides sur cette dernière étape.

Il a promis de mettre le paquet pour que ses Etalons soient toujours à la hauteur de leur réputation. D’ailleurs, un stage se profile à l’horizon à cet effet. Fini la boucle, l’on attaque en fin de semaine (27 et 28 mai) le grand de l’impossible. Autre compétition, autre réalité.

Kader Traoré



 lobservateur

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