Certaines théories sur l’origine du monde et de la vie sur terre soutiennent qu’un évènement de nature chaotique fruit de la collision entre les astres aurait crée le monde et ses merveilles. Si une telle théorie devait s’avérer juste, la science politique gagnerait à

s’en inspirer pour expliquer de la façon la plus rationnelle possible, ce qui se passe aujourd’hui au Niger. Pour ceux qui ont du flair, ils n’auront pas manqué de constater que depuis « l’affaire MEBA » née du détournement des fonds de l’éducation, les nuages précurseurs de l’orage d’aujourd’hui n’avaient fait que s’amonceler à un rythme exponentiel.Les premières pluies conduiront, on s’en souvient deux ministres en prison. Dans leur montée inexorable elles atteindront le Premier Ministre, chef du gouvernement de l’époque et le charrieront jusqu’à la prison de haute sécurité de Koutoukalé.A l’image des flots qui ont  récemment inondé les pays du Sahel, Ces eaux n’épargneront pratiquement aucune des charpentes essentielles  du paysage politique nigérien.Le déluge a été tel qu’âpres avoir sérieusement ébranle  les principaux acteurs politiques connus depuis la conférence nationale souveraine de 1991, il a propulse au devant de la scène  de jeunes loups de la société civile et  des syndicats qui  aujourd`hui comblent le vide laissé par les partis politiques, surpris dans leur profond sommeil.L’une des illustrations est, qu’au paroxysme de la lutte, C’est un défenseur des droits de l’homme qui se voit privé de liberté alors que deux des principaux ténors de l’insurrection politique au régime nomadisent qui en Europe, qui en Afrique et que, leur chef de file réalisant brusquement que les eaux allaient atteindre la cime de l’arbre sur lequel il s’était perché, voulut se rendre au sec, au Bénin voisin. Ce ne fut guère possible car il se vit confisquer son passeport à l’aéroport, avec en sus  l’ordre de se présenter au juge quelques jours plus tard.Tel est donc le résultat d’une analyse et d’un comportement politique qui frisaient la naïveté.En fait cela n’est guère surprenant car les uns et les autres, après avoir caressé le rêve que le pouvoir allait leur être servi sur un plateau d’argent, se trouvèrent au réveil confrontés à de graves désillusions ; le pouvoir comme la liberté ne se donnent pas, ils se conquièrent.Ils en sont aujourd’hui à des stratégies de désespoir :

Refus de participer au référendum constitutionnel du 4 août et incapacité d’en empêcher la tenue ;
Prétendue réinstallation de l’Assemblée dissoute dont les membres regroupés à l’occasion se feront cueillir pour présomption de détournement de deniers publics  et mauvaise gestion ;
Refus de participer aux législatives du 20 octobre ;
Probable refus de prendre part aux élections régionales et locales.

La conséquence prévisible de tous ces actes puériles n’est ni plus ni moins que le large boulevard ouvert désormais à la recomposition du paysage politique nigérien.Le « Big Bang à la nigérienne a ouvert en effet la voie à une nouvelle génération d’hommes et de femmes de l’âge de Dan Dubaï, Nouhou Arzika, Marou Amadou et à tous leurs camarades, au détriment des dinosaures politiques qui, il y a une vingtaine d’années, n’avaient ni plus de légitimité, ni plus de crédibilité qu’eux.Ces dinosaures à l’odorat prétendument si développé n’auront même pas su flairer le vent venir de la jeunesse estudiantine qui, par la voie de l’Union des Scolaires Nigériens (USN) s’est pour la première fois alignée du côté du pouvoir.D’ailleurs la liste des candidats aux élections législatives reflète bien cet élan et cette aspiration de la jeunesse à sortir des broussailles dans lesquelles la cantonnait une classe politique repue, incapable de penser, pour cette jeunesse, un avenir meilleur.A présent que la 6ème République est devenue une réalité incontournable,  que de nombreuses candidatures indépendantes aux élections législatives sont déjà retenues et que le même phénomène de façon plus massive se produira aux prochaines consultations régionales , municipales et locales , s’en est probablement fini de l’échiquier politique nigérien tel qu’il se présentait à nos yeux il y a seulement six mois de cela.Voilà donc que fidèle à sa réputation établie de laboratoire politique de l’Afrique, le Niger vient d’administrer, une fois encore, la preuve que l’alternance tant exaltée par les partis politiques de l’opposition et leurs soutiens extérieurs, qui, soit dit en passant est allégrement ignorée  en leur propre sein, peut être réalisée sans grands frais. L’opération mains propres dont la 2ème édition n’a pas encore fini  d’exhiber ses énormes surprises permettra sans nul doute le parachèvement de ce Big Bang que les analystes les plus futés n’ont jamais pu prédire. Alors, à une classe politique devenue prématurément mégalomane et prétentieuse se substituera une jeune génération spontanément surgie du vivier national sans vraiment grande préparation.Les trois années de pouvoir qui s’ouvrent à présent pourront, il faut l’espérer, une fois que se seront estompées les poussières de ce remue ménage, permettre de bâtir un Niger de patriotisme, d’abnégation, de solidarité, de mérite et de travail.C’est cela le côté utile et créatif de cette page de l’histoire du Niger que l’ancien Ministre de la Communication et Porte parole du Gouvernement, Monsieur Mohamed Ben Omar aujourd`hui candidat a la députation, n`a pas hésité à qualifier de révolution. Il appartiendra aux  générations futures,  et aux historiens d`en apprécier la portée, sur la prise en charge de leur destin, par les  nigériennes et les nigériens.Omar Moktar27 septembre 2009Publié le 27 septembre 2009

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