Elaîs redonne ses galons à l’ex Novotel
Pointe Noire, 15 septembre. Autour de la grande piscine enchâssée dans un écrin de verdure soigneusement taillée comme le parcours d’un golf anglais, l’hôtel Elaïs, ex Novotel, a officiellement revêtu ses nouveaux atours quatre étoiles. Présent à Kinshasa dans le secteur hôtelier sous la dénomination de « Cercle Elaïs », le groupe OGEPAR affiche des ambitions conquérantes sur les deux rives du fleuve Congo, avec un œil intéressé en direction de la région des Grands Lacs.
Situé sur l’avenue Charles de Gaulle, en plein cœur de la capitale économique congolaise rive droite, classé plus grand hôtel du pays avec 170 chambres dont certaines réaménagées en suites-studios, appartements et suites présidentielles, Elaïs est en voie de redonner son lustre quatre étoiles d’antan à l’ex hôtel Novotel, rebaptisé un temps hôtel Mbou Mvou Mvou par l’Etat.Racheté fin décembre 2006 par le groupe OGEPAR pour la bagatelle somme de 3 millions d’euros, les travaux complets de réhabilitation et d’extension de l’hôtel Elaïs coûteront, selon les estimations du président du groupe, M. Claude Froidbise, 9,5 millions d’euros. Droits de cession compris, le montant total de l’investissement devrait s’élever à 12,5 millions d’euros. Inauguré à l’achèvement de la 1ère phase, celle de la rénovation des cinq pavillons à un étage construits autour de la piscine, l’hôtel Elaïs a déjà investi 5 millions d’euros. Un chiffre qui comprend également les travaux de « tronc commun » relatifs à l’assainissement, l’eau et l’électricité. Les travaux de rénovation des quatre étages de la tour ainsi que ceux d’extension de l’hôtel nécessitent un décaissement supplémentaire de 4,5 millions d’euros. Parmi les travaux d’extension, la construction d’une nouvelle galerie marchande, un restaurant gastronomique et des bureaux fonctionnels qui font encore défaut. Mesurant le chemin parcouru et regardant celui qu’il reste à accomplir, Aliette Parforny, la directrice générale de l’hôtel Elaïs affirme cependant que « le plus dur est déjà fait. » Travaux de titanPour assainir l’environnement de l’hôtel, garantir l’approvisionnement régulier en eau et électricité dans une ville réputée pour son déficit énergétique chronique, il aura fallu refaire les égouts, un forage, l’étanchéité et acquérir deux groupes électrogènes d’une puissance de 500 kva chacun. Les pavillons ont été complètement désossés, pour ne laisser que du béton. Pas un bout de tuyau, de câble ou de carrelage n’a été conservé. Les pavillons ont été refaits de neuf, aux normes internationales de sécurité hôtelière. Portes coupe-feu équipées de serrures à carte électronique, rideaux occultants et ignifugés, matelas et recouvrements des fauteuils à l’avenant, etc. Autant d’exemples qui témoignent du soin extrême mis dans le choix des matériaux « up-to-date ». A côté des chambres standard équipées d’une télévision à cristaux liquides de 62 cm, Internet, 26 chaines locales et internationales pré-paramétrées, un mini bar, une literie spéciale hôtellerie tout confort et un coffre fort pouvant contenir un ordinateur portable, l’hôtel Elaïs a innové avec une salle de fitness et des suites-studios équipées des toilettes indépendantes pour visiteurs, une cuisine avec plaques électriques et un micro onde.Dans la tour, les travaux continuent. Des échafaudages en fer sont visibles. L’hôtel fournit déjà aux clients qui y sont hébergés les mêmes facilités en climatisation, eau et électricité que dans les pavillons. Trois nouveaux ascenseurs ont été mis en service, contre un auparavant. Les prix dans la tour n’ont pas varié, alors qu’ils ont été revus à la hausse dans les pavillons. Par le fait même, certains clients préfèrent y occuper des chambres moins chères pour réaliser des économies. Le débat sur les prix paraît pourtant surréaliste à ceux qui se souviennent qu’il n’y a pas si longtemps, cet hôtel était pointé du doigt comme symbolisant la médiocrité hôtelière congolaise. La climatisation, l’eau et l’électricité y étaient un luxe. En cas de pluie, les jardins inondés ressemblaient à un marécage. Pour éviter l’eau, les clients particulièrement compréhensifs dînaient à la paillote le pantalon retroussé et les chaussures posées sur les chaises. Pour la direction de l’hôtel, il n’y a aucun doute : Elaïs offre aujourd’hui sur la place de Pointe Noire et même de Brazzaville le meilleur rapport qualité/prix pour des prestations estampillées quatre étoiles.Prosper Mokabi Dawa