Anguios Nganguia Engambé, Candidat de l’espoir ou du désespoir ?
Inspecteur des douanes originaire du district d’Ollombo dans le département des Plateaux, Anguios Nganguia Engambé est assurément l’une des figures qui se sont révélées sur la scène politique congolaise à l’occasion du futur scrutin présidentiel du 12 juillet 2009.
Candidat indépendant issu des rangs du parti congolais du travail (PCT) au pouvoir, il a été le premier à déposer sa candidature à la direction générale des affaires électorales (DGAE), assortie de la caution non remboursable de cinq millions de F.CFA.Ayant été déclaré « admis » par la cour constitutionnelle après examen minutieux de son dossier, Anguios Nganguia Engambé avec Bertin Pandi Ngouari et Jean Ebina, est l’un de ces rares candidats à afficher une certaine « virginité » dans le marigot politique congolais, pour n’avoir jamais occupé un poste de responsabilité publique. Ce qui aurait pu être un véritable atout ! Mal entouré, imbu de sa petite personne, Anguios veut s’occuper de tout, y compris des questions logistiques, généralement abandonnées aux subalternes. « Anguios Nganguia Engambé est un analphabète, un âne », le qualifie-t-on volontiers dans certains milieux de l’opposition. Depuis le début de la campagne pour l’élection présidentielle, Anguios a mis tout le monde d’accord sur l’étroitesse de son esprit, en contradiction avec son apparente opulence matérielle, qui en ferait le candidat le plus fortuné après celui de la majorité. N’a-t-il pas établi son état-major de campagne dans l’hôtel le plus cher et le plus luxueux de Brazzaville ?Après avoir promené pendant une journée entière les journalistes dans le département du Pool puis les avoir invités à sa résidence privée, Anguios n’a pas trouvé mieux que de les envoyer promener ! « Je ne savais pas que ce serait aussi dur », aurait-il dit à ce propos. A l’intérieur du pays, le candidat Anguios serait la cible des autorités publiques et traditionnelles, à qui il refuserait systématiquement de rendre visite sous prétexte de « changement ». « Je suis candidat Président de la République, c’est à eux de venir vers moi et pas le contraire ; ils doivent s’habituer à ça aussi », répondrait-il, imperturbable, aux doléances exprimées par son équipe de campagne. En quelques jours, le candidat Anguios Nganguia Engambé a réussi le tour de force de passer du statut de candidat de l’espoir à celui du désespoir...Sandrine Ndebeka