Le dimanche 12 juillet 2009, selon le terme constitutionnel, la population congolaise rive droite a été invitée aux urnes. De 6h00 du matin à 18h00, heure de Brazzaville, des bureaux de vote ouverts sur la base d’un décret du ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, Raymond Mboulou, ont recueilli le suffrage exprimé.
L’un des enjeux de cette élection présidentielle : le taux de participation, qu’une partie de l’opposition estimait dès dimanche à 10%, se félicitant même de ce que ses consignes de boycott avaient été largement suivies. « Ce, déclarait-elle, en dépit du bourrage des urnes, de l’activisme des militaires attachés au président sortant, Denis Sassou Nguesso, qui ont voté de multiples fois dans différents bureaux de vote ; de l’activisme des chefs de quartier, des préfets, des maires et autres responsables d’administrations locales ; des proches collaborateurs du président sortant qui ont distribué billets de banque et autres intéressements pour inciter la population à se rendre aux urnes, ainsi que de l’instrumentalisation de nombreux étrangers encouragés à voter munis de documents douteux… »Tel n’est pas, naturellement, l’avis de l’administration, qui conteste avec vigueur ces faits et se permet de traiter les journalistes qui osent rapporter ces propos de « représentants de l’opposition ». Lundi 13 juillet, elle est sortie du bois dans une conférence de presse, citant quelques chiffres en sa possession relatifs au taux de participation. A Brazzaville, a-t-elle fait savoir, les données recueillies dans l’arrondissement 5 Ouenzé, l’arrondissement 3 Poto Poto et l’arrondissement 2 Bacongo donnent respectivement 40,25% ; 57,23% et 41,06% de taux de participation. A Pointe Noire, dans l’arrondissement 1 Lumumba où le candidat Sassou avait lancé le 27 juin dernier sa campagne en déclarant en choeur avec ses partisans qu’il n’y avait pas de doute sur sa réélection au 1er tour, le taux aurait été de 62,57%.Au Niari, les arrondissements 1 & 2 de la ville de Dolisie, ainsi que les districts de Loudima et Mossendjo auraient respectivement connu un taux de participation de 64,20%, 65%, 71,85% et 60%. Dans la Sangha, particulièrement dans la ville de Ouesso, le taux de participation rapporté par l’administration serait de 92%. L’administration aurait pu aussi ajouter, dans le département de la cuvette, la ville d’Oyo, qui a l’habitude d’élire à 100% son inamovible député François Ibovi, qui fut, avec Henri Ossebi, porte-parole politique du candidat président Denis Sassou Nguesso lors de la campagne électorale.Entre les chiffres de l’opposition relatifs au taux de participation et ceux fournis par l’administration à travers le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, Raymond Mboulou, flotte dans l’air congolais comme un air de polémique qui, selon des observateurs avisés, ne dit pas encore son nom. En définitive, il s’agit de dire si Denis Sassou Nguesso cuvée 2009 est un président de la République bien ou mal élu. Avec ce que cela implique de légitimité pour l’exercice du pouvoir d’Etat. Prosper Mokabi Dawa

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