Les handicapés veulent intégrer la fonction publique
Vie précaire logements indécents, petits boulots,... A Djambala, chef-lieu du département des Plateaux, les handicapés se battent becs et ongles pour leur survie. Mais, pour le moment, même ceux qui sont diplômés parviennent difficilement à intégrer la fonction publique.
"Nous ne sommes pas utilisés comme il se doit dans la fonction publique. Malgré nos diplômes, nous passons d’un métier à l'autre. Nos lendemains sont incertains", constate, visiblement en colère, Landry Senkion, handicapé physique et père de trois enfants. Détenteur d’un Brevet d’études du premier cycle (BEPC) et ancien employé d'une radio locale, il est aujourd'hui obligé de vendre des sandwichs pour gagner trois sous.
Malgré les promesses gouvernementales de lutter contre le chômage et la pauvreté, comme Landry, à Djambala (chef-lieu du département des Plateaux), les personnes handicapées multiplient les petits métiers, afin de subvenir aux besoins de leurs familles. "Je fabriquais les tuiles pour couvrir les maisons, mais j’ai dû arrêter, car je n’avais pas assez de moyens pour relancer mon activité", informe Ferdinand Ipara, handicapé moteur, marié et père de quatre enfants.
Ces personnes sont réunies au sein de l’Union nationale des handicapés du Congo (Unhaco). Cette section départementale compte 213 membres (en majorité diplômés et pourtant sans emploi fixe). Tous réclament une prise en charge ou un recrutement dans la fonction publique en vertu de la loi n°009/92 portant statut, protection et promotion de la personne handicapée. Ils demandent surtout le respect d'un décret présidentiel accordant un quota de 10 % aux handicapés universitaires diplômés, lors des recrutements organisés chaque année dans la fonction publique au Congo.
"L'Etat doit penser à nous !"
Selon Juvénal Donatien Mfira, président de l’Unhaco antenne de Djambala, malgré ces recommandations, leurs conditions de vie restent les mêmes : "Nous n'avons pas de métier stable et donc pas de salaire fixe. Depuis 2013, nous n’avons pas eu la chance d’être recrutés pour construire certaines infrastructures lors de la municipalisation. Nous sommes restés pauvres. Nous vivons dans des logements indécents." Juvénal Donatien, qui a un niveau scolaire de terminale, est toutefois parmi les plus chanceux, puisque son atelier de couture marche plutôt bien.
Le courage de ces personnes force en tout cas l'admiration des valides, à l'image de Colette Otanko, présidente des Compagnons du devoir et de l’action (Codac) : "Les handicapés sont abandonnés à eux-mêmes. Ils devraient pourtant être autant sollicités que les valides, mais cela ne se fait pas, même quand ils sont diplômés." Ce qui fait dire à Ayoulou-Essous Galem, habitant de Kialé, une localité proche de Djambala, que le chômage constitue pour eux un double handicap, étant donné qu'ils ne peuvent déjà pas effectuer certaines tâches quotidiennes.
Les autorités locales semblent se renvoyer la balle... Faustin Andzouono, chef du quartier Ouenzé de Djambala, tente de se justifier : "S’ils ne viennent pas à nous, comment pouvons-nous connaitre leurs problèmes ?" De son côté, Jean Didier Kimbinda, directeur des Affaires sociales des Plateaux, l'assure : "Le gouvernement se plie en quatre pour apporter son aide sociale aux plus vulnérables de ce département. En 2014, le ministère des Affaires sociales a remis des kits alimentaires (sacs de riz, bidons d’huile, boîtes de tomates) aux handicapés des Plateaux pour débuter un commerce. Deux ans auparavant, ces personnes avaient reçu des machines à coudre, des tricycles et d’autres objets."
Jean Didier Kimbinda conclut : "Les handicapés doivent réfléchir à des projets d'emplois durables." Ferdinand Ipara est bien d’accord, sauf qu'il reste persuadé que le travail stable doit venir des autorités : "Le chef de l’Etat a parlé d'un quota de 10 %, mais aucune personne handicapée n’a été recrutée dans la fonction publique au niveau des Plateaux. L'Etat doit penser à nous ! Nous n’avons aucune allocation sociale..."
Kouamba Matondo Annette
"Nous ne sommes pas utilisés comme il se doit dans la fonction publique. Malgré nos diplômes, nous passons d’un métier à l'autre. Nos lendemains sont incertains", constate, visiblement en colère, Landry Senkion, handicapé physique et père de trois enfants. Détenteur d’un Brevet d’études du premier cycle (BEPC) et ancien employé d'une radio locale, il est aujourd'hui obligé de vendre des sandwichs pour gagner trois sous.
Malgré les promesses gouvernementales de lutter contre le chômage et la pauvreté, comme Landry, à Djambala (chef-lieu du département des Plateaux), les personnes handicapées multiplient les petits métiers, afin de subvenir aux besoins de leurs familles. "Je fabriquais les tuiles pour couvrir les maisons, mais j’ai dû arrêter, car je n’avais pas assez de moyens pour relancer mon activité", informe Ferdinand Ipara, handicapé moteur, marié et père de quatre enfants.
Ces personnes sont réunies au sein de l’Union nationale des handicapés du Congo (Unhaco). Cette section départementale compte 213 membres (en majorité diplômés et pourtant sans emploi fixe). Tous réclament une prise en charge ou un recrutement dans la fonction publique en vertu de la loi n°009/92 portant statut, protection et promotion de la personne handicapée. Ils demandent surtout le respect d'un décret présidentiel accordant un quota de 10 % aux handicapés universitaires diplômés, lors des recrutements organisés chaque année dans la fonction publique au Congo.
"L'Etat doit penser à nous !"
Selon Juvénal Donatien Mfira, président de l’Unhaco antenne de Djambala, malgré ces recommandations, leurs conditions de vie restent les mêmes : "Nous n'avons pas de métier stable et donc pas de salaire fixe. Depuis 2013, nous n’avons pas eu la chance d’être recrutés pour construire certaines infrastructures lors de la municipalisation. Nous sommes restés pauvres. Nous vivons dans des logements indécents." Juvénal Donatien, qui a un niveau scolaire de terminale, est toutefois parmi les plus chanceux, puisque son atelier de couture marche plutôt bien.
Le courage de ces personnes force en tout cas l'admiration des valides, à l'image de Colette Otanko, présidente des Compagnons du devoir et de l’action (Codac) : "Les handicapés sont abandonnés à eux-mêmes. Ils devraient pourtant être autant sollicités que les valides, mais cela ne se fait pas, même quand ils sont diplômés." Ce qui fait dire à Ayoulou-Essous Galem, habitant de Kialé, une localité proche de Djambala, que le chômage constitue pour eux un double handicap, étant donné qu'ils ne peuvent déjà pas effectuer certaines tâches quotidiennes.
Les autorités locales semblent se renvoyer la balle... Faustin Andzouono, chef du quartier Ouenzé de Djambala, tente de se justifier : "S’ils ne viennent pas à nous, comment pouvons-nous connaitre leurs problèmes ?" De son côté, Jean Didier Kimbinda, directeur des Affaires sociales des Plateaux, l'assure : "Le gouvernement se plie en quatre pour apporter son aide sociale aux plus vulnérables de ce département. En 2014, le ministère des Affaires sociales a remis des kits alimentaires (sacs de riz, bidons d’huile, boîtes de tomates) aux handicapés des Plateaux pour débuter un commerce. Deux ans auparavant, ces personnes avaient reçu des machines à coudre, des tricycles et d’autres objets."
Jean Didier Kimbinda conclut : "Les handicapés doivent réfléchir à des projets d'emplois durables." Ferdinand Ipara est bien d’accord, sauf qu'il reste persuadé que le travail stable doit venir des autorités : "Le chef de l’Etat a parlé d'un quota de 10 %, mais aucune personne handicapée n’a été recrutée dans la fonction publique au niveau des Plateaux. L'Etat doit penser à nous ! Nous n’avons aucune allocation sociale..."
Kouamba Matondo Annette