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Interview / Décès de Wangari Maathaï : « cette dame s’est illustrée à l’époque où on ne parlait même pas d’environnement», Nicole Muloko Ntoutoume

Publié le 10/2/2011

				
			Interview / Décès de Wangari Maathaï : « cette dame s’est illustrée à l’époque où on ne parlait même pas d’environnement», Nicole Muloko Ntoutoume

Libreville, 27 septembre (GABONEWS) - Le Docteur Nicole Muloko Ntoutoume, conseiller du Président de la République, ancienne collaboratrice, durant une année, du professeur Wangari Maathaï, au siège du Programme des Nations Unies pour l’environnement à Nairobi, au Kenya, a parlé, dans une interview exclusive accordée lundi à GABONEWS, de cette fervente défenseur de la nature, Prix Nobel de la paix 2004, qui s’est éteint à 71 ans, des suites d’un cancer.

GABONEWS (GN): - Nous venons d’apprendre avec beaucoup de tristesse, le décès de Mme Wangari Maathaï (Prix Nobel de la Paix 2004). Pour avoir collaboré durant une année avec elle, Mme le conseiller du président, voulez-vous bien nous parler d’elle?


Docteur Nicole Muloko Ntoutoume (NMN): - Je l’ai surtout côtoyé dans le cadre professionnel. J’ai été sa collaboratrice au programme des nations Unies pour l’environnement à Nairobi, au Kenya en 2006. Ce que je peux dire d’elle, c’est que c’est une grande dame, une digne fille de l’Afrique, une grande scientifique qui s’est beaucoup donnée pour la cause commune, c’est une grosse perte pour l’Afrique entière.


GN: - On sait que le président de la République, Ali Bongo Ondimba, a l’un des pans de son programme axé sur le ‘’Gabon vert’’ et qui concerne la lutte contre les changements climatiques et la déforestation entre autres. Que représente pour vous et pour le Gabon, la perte de cette icône de la lutte contre la déforestation ?


NMN: - Vous faites bien de dire qu’un des piliers prioritaires de son programme de développement repose sur le ‘’Gabon vert’’ et cette dame qui était une amie du Gabon, nous aurait très probablement accompagnés dans l’exécution de tout ce que l’on se propose de faire dans le cadre du ‘’Gabon vert’’. Elle a été notamment un porte-étendard de l’Afrique dans les négociations sur les changements climatiques. Cette dame qui est une Kenyane paradoxalement était la représentante de l’Afrique centrale, car elle était l’ambassadrice de bonne volonté pour les forêts d’Afrique centrale. Voila l’Afrique Centrale représentée par une Kenyane qui n’a que des savanes chez elle. Mais nous avions quelqu’un sur qui nous pouvions nous appuyer pour faire entendre la voix de l’Afrique au niveau international.


GN: - Aujourd’hui, le professeur n’est plus avec nous, mais quelle image gardez-vous d’elle ?


NMN: - je garde une image d’une personne très engagée, une personne affable, qui a apprécié le Gabon, notamment l’engagement de feu le président Omar Bongo Ondimba qui déjà, à l’époque, vous vous souvenez, se battait pour faire comprendre aux Gabonais lambda qu’en préservant une partie du territoire national, on pouvait aider l’humanité et à travers cette aide qu’on apporterait à l’humanité, l’humanité reconnaissante pourrait nous donner une alternative au développement. Donc cette dame a été appréciée par le président Omar Bongo Ondimba, avec qui, elle avait tissé des liens d’amitié. Elle est arrivée plusieurs fois à Libreville, nous avons eu beaucoup de plaisir à collaborer avec Wangari Maathai et à faire entendre la voix de l’Afrique Centrale.


GN: - En 2004, Wangari Maathai s'était vue attribuer le prix Nobel de la paix pour son action et son engagement permanent pour la protection des arbres en Afrique, pensez vous que son action dans ce sens va s’arrêter avec sa disparition ?


NMN: - J’espère que non, bien qu’elle ait été une pionnière. Mme Wangari Maathai s’est d’abord fait connaître à travers son association ‘’le Mouvement pour la ceinture verte’’. Donc c’est dire que cette dame s’est illustrée à l’époque où on ne parlait même pas beaucoup d’environnement, de préservation de la nature, en replantant des arbres dans sa région. Dans une région semi-désertique, elle a incité les femmes qui militaient avec elle dans son association à s’investir dans le planting (replanter les arbres). Elle était persuadée que dans un environnement sain, que la paix régnerait et qu’il y aurait moyen de stabiliser les conflits sociaux.


GN: - Que pourrait envisager le Gabon pour  la mémoire de cette militante de la lutte contre la déforestation et les changements climatiques ?


NMN: - C’est une grosse perte, elle a eu le temps de nous léguer un grand patrimoine. Aujourd’hui, nous sommes nombreux, des jeunes, des moins jeunes à poursuivre son action. Nous pensons qu’elle est partie mais que son action va survivre à son départ.


GN: - Y a-t-il une question que nous n’avons pas abordée mais pour laquelle vous souhaiteriez dire quelque chose ?


NMN: - Oui, à titre tout à fait personnel, je pense et j’espère que le Gabon ne ratera pas l’occasion de rendre hommage à cette grande Dame. Donc j’espère que le Gabon sera bien représenté aux obsèques de Maathai. Mais par la suite, j’espère aussi que son départ ne va pas laisser un vide dans la lutte pour la préservation du Bassin du Congo. Comme je vous l’ai dis, elle était ambassadrice de bonne volonté pour la COMIFAC (ndlr : Commission des forêts d’Afrique centrale) pour le Bassin du Congo-Ogooué, qui est notre zone. Elle a beaucoup travaillé pour le Bassin du Congo-Ogooué, nous espérons que son départ ne va pas laisser un vide et que la lutte continuera, que cette région pourra continuer à être représentée de manière tout aussi efficace et tout aussi noble devant la communauté internationale.


GN/DAN/DCD/11

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