Abdoulaye Segda, plus connu sous le nom de Segda Boy débute sa carrière artistique en 2003 en tant que rappeur. Né le 1er avril 1982 à Niamey il sort son premier album de 12 titres ‘Tchi-issé’ en 2007. Depuis, même si il n’a pas abandonné le rap, Segda se consacre désormais au théâtre.


 



FOFO : Parles-nous de ta troupe théâtrale.
SEGDA : J’ai créé la troupe ‘les cousins du Niger’, on joue des pièces évoquant la parenté à plaisanterie qui existe dans notre culture. Nous sommes 10 comédiens. J’ai débuté l’aventure en 2009, aujourd’hui nous avons dix pièces à notre actif sur le marché. On films nos pièces et on les met en vente sur le marché.



FOFO : Tu préfères le théâtre ou le rap ?
SEGDA : Je préfère le théâtre mais je n’ai pas abandonné la musique. Comme on dit ‘c’est pour reculer pour mieux sauter…’. Je gagne plus dans le théâtre que dans le rap. J’ai compris que les nigériens sont stressés et qu’ils ont besoin de se détendre, de rire pour oublier certains soucis. Grâce à la comédie on peut soulager le peuple. Les gens m’encouragent dans ce sens. Avec la piraterie des discs mes œuvres franchissent les frontières du Niger. C’est d’ailleurs pour cela que je reçois des coups de téléphone de nigériens de l’extérieur qui me félicitent pour mon travail.



FOFO : A combien tu vend tes DVD ?
SEGDA : Les DVD sont vendu à 700 Fcfa, voir 500 Fcfa, c’est pour permettre à tout le monde d’en posséder.



FOFO : Comment finances-tu ta troupe ?
SEGDA : C’est avec mes petits moyens que la troupe fonctionne, de plus certains établissements de commerce nous financent pour que l’on fasse la promotion de leurs produits. J’ai fait des allers-retours auprès du ministère de la culture mais rien jusqu’ici alors que je suis convaincu que notre troupe mérite vraiment d’être soutenue par les autorités. Nous sommes les seuls a produire des DVD sur la parenté à plaisanterie à travers laquelle toutes les ethnies du pays se retrouvent.Nous avons également organisé des spectacles à DjadoSekou qui se sont très bien passés.Nous avons aussi participé au festival ‘Parenté à plaisanterie’ organisé par le ministère en 2010 au CCOG.



FOFO : Et la télévision ?
SEGDA : Notre première année on a signé un contrat de 3 mois avec Bonferey pour diffuser nos œuvres. Nous avons aussi un peu travaillé avec la RTT mais aujourd’hui nous avons arrêté tout ça.



FOFO : Quel message souhaiterais-tu faire passer ?
SEGDA : Je sollicite vraiment l’aide des bonnes volontés pour soutenir cette troupe. Les tenues par exemple coutent très cher. Je lance encore un S.O.S auprès de notre ministère de tutelle car nous sommes à même de représenter notre pays dans les festivals internationaux.J’invite l’ensemble des artistes à ne pas baisser les bras. Ici au Niger tout le monde sait que l’on est mal considéré. Je souhaite vraiment que le Fonds pour les artistes soit utilisé pour ceux qui ont les capacités de mettre l’image de notre pays en avant. Pour ceux qui vont vraiment utiliser ces fonds pour des projets concrets. Ce n’est un secret pour personne, certains n’utilisent ces subventions que pour nourrir leurs familles pendant que la culture, elle, ne fait que sombrer de jour en jour. Il faut  que ça s’arrête !






vendredi 1 juillet 2011

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