Rahina Balarabé
Rencontre avec Rahina Balarabé, conteuse. Bien connu du grand public grâce à son émission télévisée ‘l’heure du conte’ sur Tal TV.
FOFO : Quand as-tu décidé de devenir conteuse ?
RAHINA : Je suis passionnée de conte depuis mon plus jeune âge, j’ai commencé à en écrire en 2006. J’avais l’ambition de faire un livre de conte mais je n’avais jamais envisager de conter moi-même. En 2007 mon attention a été attirée par la publicité d’un festival international de conte dénommé Gatan-Gatan sur une chaîne de télé. Aussitôt je suis allé rencontrer le directeur du festival. Là bas j’ai fait la connaissance d’une autre conteuse du nom de Adama Akili qui est d’ailleurs l’épouse du directeur. C’est Adama Akili qui m’a appris à conter. J’ai été retenu pour le festival et j’ai fait mes premiers pas à ‘la nuit de la parole au CCFN’ et à Doutchi.
FOFO : Un conte c’est quoi ?
RAHINA : Le conte est un récit, une histoire imaginaire, une histoire qu’on invente, un récit qui est inspiré d’une imagination. C’est la première forme conceptuelle que l’homme a trouvé pour exprimer la vision qu’il a pour le monde. Le conte est universel. On peut entendre un conte ici au Niger et demain, entendre le même au Gabon ou en France ; c’est la langue seulement qui diffère.
FOFO : Et de quoi parles-tu dans tes contes ?
RAHINA : Mes contes parlent des hommes, de la beauté, des choses, des animaux… Je ne dis pas que le conte est un fait réel ou un fait qui n’existe pas. Certes c’est un fait qui n’a pas existé, qui n’existe pas, mais qu’on fait exister. Et à la fin de chaque récit on se retrouve avec une leçon de moral. Prenons le cas sur celui des animaux, vous êtes d’accord avec moi que les animaux ne parlent pas ! Et pourtant on les fait parler !
FOFO : Et la télévision ?
RAHINA : L’émission que je dirige sur Tal TV s’appelle ‘l’heure du conte’. Je l’ai débuté en 2008, elle passe les dimanche à partir de 16h et ça dure 45minutes. Avant je travaillais avec les enfants de mon quartier pour cette émission, mais maintenant je fais ma sélection au niveau des écoles, des orphelinats etc.
Je m’habille en tenue traditionnelle à ‘l’heure du conte’ pour remonter le temps, en effet dans les temps passés les contes que nous racontaient nos grands parents se passaient autour d’un feu, aujourd’hui ça n’existe plus. Et vu que tout le monde est focalisé aujourd’hui sur les chaînes de télévision nous avons jugé utile d’amener le conte sur ces ondes.
FOFO : A ton avis quelle est la place du conte aujourd’hui dans la culture nigérienne ?
RAHINA : Le conte est l’une de nos grandes traditions, donc je peux dire que le conte est bien vu au Niger et qu’il y’ a de nombreux conteurs. Les contes ne sont pas que pour les enfants uniquement. Le conte est pour tout le monde, sauf que les enfants l’aiment le plus.
Moi, quand j’écoute un conte ça me fait imaginer, ça me fait voyager et ça me fait rêver. Je demande aux Nigériens de ne pas abandonner cet art de nos ainés.
FOFO : En dehors de la télévision, as-tu d’autres activités ?
RAHINA : En 2009 j’ai représenté le Niger à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso). La même année je suis allée à Cotonou pour un autre festival. A Niamey j’ai participé à des ateliers de théâtre. En effet je suis comédienne aussi. Je le suis depuis que je suis conteuse. En fait tout conteur est comédien. La toute première pièce théâtrale dans laquelle j’ai joué était ‘madame la juge’, c’était en 2008. Cette année au festival émergences j’ai joué dans une pièce intitulée ‘chez Tifa’.
FOFO : Fais tu parti d’un collectif ?
RAHINA : Je fais parti de la troupe théâtrale ‘Miroir de Diffa’. Je suis aussi membre du collectif Jawabi et membre de l’association des conteurs du Niger. Je préfère plus le conte que le théâtre parce que le conte est mon art premier mais j’aime également le théâtre. Je souhaite devenir une grande conteuse et une grande comédienne.
FOFO : Parles-nous de tes projets.
RAAHINA : J’aimerais faire du conte toute ma vie. Je voudrai aussi me lancer dans le cinéma et réaliser des films fictions. J’adore le cinéma. Cette année j’ai joué pour la toute première fois dans un film intitulé ‘la fin du méchant’. En juillet prochain je compte aller à Ouagadougou (Burkina Faso) pour une création de conte et à un festival à Cotonou et en août je pense faire un atelier de conte avec un formateur Congolais. En Octobre je ferai ma rentrée à l’I.F.T.I.C.
FOFO : Le mot de la fin ?
RAHINA : Dans ce que je fais, l’ORTN m’a beaucoup soutenu et m’a beaucoup aidé. C’est d’ailleurs grâce à l’ORTN que je suis allée deux fois à Bobo-Dioulasso pour des formations. l’ORTN m’a en plus doté de diverses tenues traditionnelles pour mon émission télévisé, je tiens a remercier vraiment leur équipe.
J’aimerais également m’adresser aux conteurs et comédiens nigériens et leur dire de continuer dans ce qu’ils font sans relâche.
vendredi 17 juin 2011