d’ EDIT « On place la culture à la dernière roue du carrosse »
Le monde culturel a célébré le 29 avril 2011, la journée internationale de la danse. L’Ecole de Danse Irène- Tassembedo (EDIT) n’a pas voulu rester en marge de cet évènement, malgré le couvre-feu qui perdure dans la capitale, asphyxiant du même coup l’ensemble des activités culturelles. La première responsable de cette école en a profiter pour s’exprimer à cœur ouvert sur le fonctionnement de sa structure, la place de la culture dans nos Etats en Afrique et de l’importance de la danse dans notre vie quotidienne. Cette femme « forte » de 54 ans, véritable icône et super star de la danse à travers la planète (plus de 30 ans dans la chorégraphie) nous livrent en exclusivité, des paroles dignes d’intérêt.
Irène Tassembedo, fondatrice d’ EDIT « On place la culture à la dernière roue du carrosse »
Le monde culturel a célébré le 29 avril 2011, la journée internationale de la danse. L’Ecole de Danse Irène- Tassembedo (EDIT) n’a pas voulu rester en marge de cet évènement, malgré le couvre-feu qui perdure dans la capitale, asphyxiant du même coup l’ensemble des activités culturelles. La première responsable de cette école en a profiter pour s’exprimer à cœur ouvert sur le fonctionnement de sa structure, la place de la culture dans nos Etats en Afrique et de l’importance de la danse dans notre vie quotidienne. Cette femme « forte » de 54 ans, véritable icône et super star de la danse à travers la planète (plus de 30 ans dans la chorégraphie) nous livrent en exclusivité, des paroles dignes d’intérêt.
En acceptant pendant 48 h d’oublier les contraintes horaires dues au couvre-feu, musiciens, danseurs, chorégraphes, comédiens et mélomanes se sont convergés massivement à l’esplanade d’EDIT pour commémorer la journée internationale de la danse que l’on célèbre tous les 29 avril. Un gigantesque dispositif de sons et de lumière attirait le regard des usagers.
Sous la direction artistique du batteur émérite Ablozon, les artistes défilaient sur la scène érigée pour la circonstance. Awa Melone, le ballet et l’orchestre national… tous ont animé les soirées. En matinée, les cours gratuits en danse solo, en duo et en groupe étaient dispensés à tout le monde jusqu’en fin d’après-midi. Certes les soubresauts qu’à vécu notre pays n’a pas anéanti les espoirs des hommes et femmes de culture. Selon Irène, ces 48 h de détente a permis de donner de l’espoir aux gens en disant que tout n’est pas aussi noir comme certains voudraient l’admettre.
« Les coups de feu nous ont quand même fait flipper et le couvre-feu nous a aussi permis d’être en sécurité, et j’espère que cela ne va pas durer indéfiniment. J’ai la conviction que nous allons vite retrouver le Burkina Faso que nous aimons tant, ce pays qui m’a fait revenir m’installer », souhaite vivement l’illustre danseuse.
Tout en réitérant ses doléances par rapport au SOS qu’elle avait lancé pour le soutien à la formation des jeunes danseuses, elle affirme : « Dire que je n’ai pas eu du soutien du ministère de la Culture de mon pays pour construire cette école, est faux ! Nous avons eu l’aide du PASC comme tout le monde. Ce n’est pas suffisant, parce que pour faire tourner une immense école comme celle-ci, il faudrait qu’on essaye néanmoins de payer nos charges.
J’ai des élèves burkinabè qui sont doués, mais ils ne peuvent pas payer leur formation. Donc comment faire ? Fermer l’école ? Cela fait trois ans et demi que cette école a été créée, je ne gagne pas d’argent ici. Mais j’essaye d’investir parce que je crois en la danse, je crois en notre culture ! Nous devons miser beaucoup plus sur la culture. On place la culture à la dernière roue du carrosse et je suis certaine que c’est une erreur, mais bon… ». Après avoir vécu 28 ans en France et fait le tour de la planète, elle estime qu’il est temps de transmettre son savoir-faire à la jeune génération.
« Je voudrais qu’il ait une aide la formation. Il faut former les gens ! N’est pas artiste qui veut, n’est pas chorégraphe et danseur qui veut, il faut être suffisamment formé. Il y a des gens doués, mais ils n’ont pas de formation ». L’incompatibilité entre son poids et la danse qu’elle pratique depuis de très longues années ne décourage pas les adeptes ? Réponse du prof : « J’ai 54 ans maintenant, quand j’étais plus jeune, je n’avais pas ce physique-là. Cela fait plus de 30 ans que je danse. Je suis issue d’une famille possédant un héritage de gens très forts, mais je me suis laissé aller quand j’ai eu mon enfant, parce que je ne dansais plus. Le stress et les nerfs m’ont donné ce poids. J’étais forte et je faisais tous les sports, le saut en hauteur, la course… Bref j’étais balèze (rires) ».
RV HONLA
lobservateur
Irène Tassembedo, fondatrice d’ EDIT « On place la culture à la dernière roue du carrosse »
Le monde culturel a célébré le 29 avril 2011, la journée internationale de la danse. L’Ecole de Danse Irène- Tassembedo (EDIT) n’a pas voulu rester en marge de cet évènement, malgré le couvre-feu qui perdure dans la capitale, asphyxiant du même coup l’ensemble des activités culturelles. La première responsable de cette école en a profiter pour s’exprimer à cœur ouvert sur le fonctionnement de sa structure, la place de la culture dans nos Etats en Afrique et de l’importance de la danse dans notre vie quotidienne. Cette femme « forte » de 54 ans, véritable icône et super star de la danse à travers la planète (plus de 30 ans dans la chorégraphie) nous livrent en exclusivité, des paroles dignes d’intérêt.
En acceptant pendant 48 h d’oublier les contraintes horaires dues au couvre-feu, musiciens, danseurs, chorégraphes, comédiens et mélomanes se sont convergés massivement à l’esplanade d’EDIT pour commémorer la journée internationale de la danse que l’on célèbre tous les 29 avril. Un gigantesque dispositif de sons et de lumière attirait le regard des usagers.
Sous la direction artistique du batteur émérite Ablozon, les artistes défilaient sur la scène érigée pour la circonstance. Awa Melone, le ballet et l’orchestre national… tous ont animé les soirées. En matinée, les cours gratuits en danse solo, en duo et en groupe étaient dispensés à tout le monde jusqu’en fin d’après-midi. Certes les soubresauts qu’à vécu notre pays n’a pas anéanti les espoirs des hommes et femmes de culture. Selon Irène, ces 48 h de détente a permis de donner de l’espoir aux gens en disant que tout n’est pas aussi noir comme certains voudraient l’admettre.
« Les coups de feu nous ont quand même fait flipper et le couvre-feu nous a aussi permis d’être en sécurité, et j’espère que cela ne va pas durer indéfiniment. J’ai la conviction que nous allons vite retrouver le Burkina Faso que nous aimons tant, ce pays qui m’a fait revenir m’installer », souhaite vivement l’illustre danseuse.
Tout en réitérant ses doléances par rapport au SOS qu’elle avait lancé pour le soutien à la formation des jeunes danseuses, elle affirme : « Dire que je n’ai pas eu du soutien du ministère de la Culture de mon pays pour construire cette école, est faux ! Nous avons eu l’aide du PASC comme tout le monde. Ce n’est pas suffisant, parce que pour faire tourner une immense école comme celle-ci, il faudrait qu’on essaye néanmoins de payer nos charges.
J’ai des élèves burkinabè qui sont doués, mais ils ne peuvent pas payer leur formation. Donc comment faire ? Fermer l’école ? Cela fait trois ans et demi que cette école a été créée, je ne gagne pas d’argent ici. Mais j’essaye d’investir parce que je crois en la danse, je crois en notre culture ! Nous devons miser beaucoup plus sur la culture. On place la culture à la dernière roue du carrosse et je suis certaine que c’est une erreur, mais bon… ». Après avoir vécu 28 ans en France et fait le tour de la planète, elle estime qu’il est temps de transmettre son savoir-faire à la jeune génération.
« Je voudrais qu’il ait une aide la formation. Il faut former les gens ! N’est pas artiste qui veut, n’est pas chorégraphe et danseur qui veut, il faut être suffisamment formé. Il y a des gens doués, mais ils n’ont pas de formation ». L’incompatibilité entre son poids et la danse qu’elle pratique depuis de très longues années ne décourage pas les adeptes ? Réponse du prof : « J’ai 54 ans maintenant, quand j’étais plus jeune, je n’avais pas ce physique-là. Cela fait plus de 30 ans que je danse. Je suis issue d’une famille possédant un héritage de gens très forts, mais je me suis laissé aller quand j’ai eu mon enfant, parce que je ne dansais plus. Le stress et les nerfs m’ont donné ce poids. J’étais forte et je faisais tous les sports, le saut en hauteur, la course… Bref j’étais balèze (rires) ».
RV HONLA
lobservateur