« Mort du journaliste franco-congolais Bruno Jacquet Ossebi : mystères et négligences ». C’est le titre du rapport qu’une mission conjointe Reporters sana frontières (RSF) et Journalistes en danger (JED) viennent de publier en juillet dernier à Paris sur les circonstances de la mort de Bruno Jacquet Ossebi, correspondant de Mwinda, un media tenu par des partisans de feu l’ancien Premier ministre André Milongo, fondateur de l’UDR/Mwinda, le parti qui a donné son nom à ce site d’opposants « radicaux » pour ne pas dire « haineux » au régime de Brazzaville.
Contrairement au premier rapport publié par le Comité de protection des journalistes (CPJ) et qui a été entièrement réalisé depuis New York sur la base des interviews réalisées par téléphone, le rapport RSF/JED a l’avantage d’avoir été réalisé à partir des matériaux « vivants » recueillis à Brazzaville, le lieu de l’investigation.C’est dans cadre de cette mission que M. Donat Mbaya Tshimanga de JED a séjourné à Brazzaville du 20 au 27 mai 2009. Grâce notamment au concours gracieux de Prosper Mokabi Dawa, il a rencontré le général Ndengue de la police nationale et le ministre de la communication porte parole du gouvernement, Alain Akouala. Est-ce à cause de ses entrées dans ces hautes sphères qu’on le dit proche du pouvoir ? Possible ! Vu la qualité des matériaux recueillis sur le terrain, on aurait pu s’attendre de la part de M. Donat Mbaya Tshimanga à un rapport plus circonstancié et plus sérieux. Malheureusement, face à son partenaire RSF qui a cosigné ce rapport, Donat Mbaya tshimanga a laissé passer certain a priori, raccourcis et travers déplorables qui empoisonnent le dossier Bruno Jacquet Ossebi. Par exemple la qualification de « journaliste franco-congolais » attribuée d’office à Bruno Jacquet Ossebi. Sous le prétexte de la défense de la liberté de la presse, voici que RSF et son acolyte JED, financés par le GRET, décident de « légaliser » leurs attaques contre un gouvernement en marchant sur tous les critères objectifs connus pour reconnaître à quelqu’un la qualité de « journaliste ». Quelle légèreté !Si ce n’est pas du mercenariat, on se demande de quoi il peut bien s’agir. Prosper Mokabi Dawa, présenté dans ce rapport comme un détracteur de Bruno Ossebi pour avoir donné quelques informations incontestables sur la vie de l’homme, aurait bien aimé débattre de cette question qui a tout l’air d’un diktat qu’on veut imposer aux esprits indépendants et aux libres penseurs. Mis à part le calendrier de publication (à quelques jours de l’élection présidentielle du 12 juillet 2009), on peut aussi reprocher certaines faiblesses à ce rapport. Le fait, par exemple, de reprendre à son profit la thèse (jamais vérifiée) d’un lien criminel entre l’incendie de la maison de Bruno Jacquet Ossebi et celle de M. Benjamin Toungamani, aujourd’hui porte parole de la plate forme congolaise contre la corruption et l’impunité, une belle couverture pour un homme impliqué dans tous les dossiers scabreux contre le pouvoir, à l’instar du célèbre dossier des « Disparus du Beach » de Brazzaville. De ce qui précède, peut-on conclure que Donat Mbaya Tsimanga et JED ont été manipulés ? Question troublante qu’on ne peut manquer de se poser à la lecture de ce rapport qui, dans l’ensemble, est un remarquable travail d’investigation sur la mort de Bruno Jacquet Ossebi. Qui plus est, enrichi des visuels inédits.CPJ, RSF et JED devraient néanmoins être félicités pour leur vigilance concernant tout ce qui est menace ou atteinte à la liberté d’expression, dont la liberté de presse constitue et demeure le socle incontesté. Prosper Mokabi Dawa

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