Incident de la forêt classée des rapides Grah: LA SODEFOR PRÉSENTE SES EXCUSES AUX EXPLOITANTS AGRICOLES
Dr Venance Kouadio Nguettia, Directeur général de la Société de développement des forêts (SODEFOR) a présenté des excuses publiques aux paysans vivant dans la forêt classée des rapides Grah et particulièrement aux familles qui ont perdu trois des leurs au cours des brutalités exercées à l'occasion de la descente musclée de la police forestière à Winamba et Ipou N'drikro le 5 novembre dernier. C'était le 18 décembre dernier à Djapagui, village sis à une centaine de kilomètres de la ville de San Pedro, où a eu lieu la cérémonie de réconciliation. Et ce, en présence du préfet de région du Bas-Sassandra, Jacques Nguessan Obouo.
Les paysans qui occupent des milliers d'hectares du patrimoine de l'Etat, qu'ils ont mis en valeur à travers des exploitations agricoles, ont saisi l'occasion de cette cérémonie de réconciliation pour exposer, selon leurs propres termes, la nature du différend qui les oppose aux agents de la SODEFOR, afin d’y trouver le meilleur remède.
Selon M. Yao Yao, porte-parole du collectif des planteurs de la sous-préfecture de Doba, et des communes rurales de Gigbéagui et Djapagui crées au coeur de cette forêt classée, "le rouleau compresseur d'escroquerie" de certains agents véreux de la SODEFOR s'est mis en place depuis 1993. Selon toujours les paysans, les agents de la SODEFOR levaient des cotisations prélevées sur des dizaines de milliers d’exploitants à raison de vingt milles francs (20.000 F cfa) par tête. Et de révéler que ces agents allaient jusqu’à humilier des paysans en les mettant dans la tenue d’Adam s'ils s'y opposaient. A en croire ces paysans, les arguments avancés pour justifier cette levée de cotisation étaient que les sommes recueillies devaient servir, soit à recaser ces exploitants agricoles, soit à les protéger en cas de déguerpissement de la forêt classée....
Après avoir exprimé leurs griefs, les exploitants agricoles des rapides du Grah se sont interrogé sur les raisons de l'existence d'une sous-préfecture, des communes rurales, des écoles primaires publiques, des bureaux de vote et autres infrastructures qu’ils ont contribué à réaliser à travers des cotisations. Les exploitant agricoles du Grah ont surtout cherché à savoir ce que font des centaines grumiers ...dans cette forêt classée.
Pour sa part, Dr Venance Kouadio Nguettia, le premier responsable de la SODEFOR, qui a salué tous ceux qui ont semé la graine de l'apaisement des esprits, a reconnu la faute de la structure chargée de la gestion des forêts classées en Côte d'Ivoire. Outre le traditionnel pardon et le "YAKO" ou compassion qu'il a tenu à exprimer, il a promis entreprendre des voyages sur les lieux du drame, tout en souhaitant que la page soit tournée.
Le Directeur général de la SODEFOR a saisi l’opportunité de cette cérémonie de réconciliation pour expliquer la nouvelle politique de gestion des forêts classées. Il a particulièrement insisté sur la méthode de contractualisation qui, selon lui, est une solution consensuelle adoptée par tous les partenaires ayant participé au bilan-dignostic de la forêt de la forêt en 1998.
Dr Venance Kouadio Nguettia a condamné ses agents, qui n'ont pas joué leur rôle de protecteur de la forêt ivoirienne. Il s’est toutefois dit réconforter de savoir que les paysans reconnaissent que cette forêt ne leur appartient pas. Le directeur général de la SODEFO a annoncé une campagne de sensibilisation des paysans sur la contractualisation dans les campements et la mise en place des comités villageois présidés par les préfets; qui géreront les fonds générés par les frais de location (12.500 francs par hectare de parcelle en production). Dr Venance Kouadio Nguettia a aussi parlé des projets de développement comme l'apiculture, l'élevage de poulet, la pisciculture, la récolte des fleurs...qui encourageront les paysans à ne plus toucher la forêt résiduelle.
Quant au préfet Jaques Nguessan Obouo, il a promis une visite sur le terrain pour demander pardon et pour mettre en œuvre la délimitation des plantations afin que les paysans qui sont concernés par la contractualisation soient avertis.
La forêt classée de Rapides s'étend de la sous-préfecture de Méagui à Grand-béréby. Elle abrite deux communes 3communes rurales et une sous-préfecture.
EDMOND K. KONAN
waterfeelingked@yahoo.fr
Les paysans qui occupent des milliers d'hectares du patrimoine de l'Etat, qu'ils ont mis en valeur à travers des exploitations agricoles, ont saisi l'occasion de cette cérémonie de réconciliation pour exposer, selon leurs propres termes, la nature du différend qui les oppose aux agents de la SODEFOR, afin d’y trouver le meilleur remède.
Selon M. Yao Yao, porte-parole du collectif des planteurs de la sous-préfecture de Doba, et des communes rurales de Gigbéagui et Djapagui crées au coeur de cette forêt classée, "le rouleau compresseur d'escroquerie" de certains agents véreux de la SODEFOR s'est mis en place depuis 1993. Selon toujours les paysans, les agents de la SODEFOR levaient des cotisations prélevées sur des dizaines de milliers d’exploitants à raison de vingt milles francs (20.000 F cfa) par tête. Et de révéler que ces agents allaient jusqu’à humilier des paysans en les mettant dans la tenue d’Adam s'ils s'y opposaient. A en croire ces paysans, les arguments avancés pour justifier cette levée de cotisation étaient que les sommes recueillies devaient servir, soit à recaser ces exploitants agricoles, soit à les protéger en cas de déguerpissement de la forêt classée....
Après avoir exprimé leurs griefs, les exploitants agricoles des rapides du Grah se sont interrogé sur les raisons de l'existence d'une sous-préfecture, des communes rurales, des écoles primaires publiques, des bureaux de vote et autres infrastructures qu’ils ont contribué à réaliser à travers des cotisations. Les exploitant agricoles du Grah ont surtout cherché à savoir ce que font des centaines grumiers ...dans cette forêt classée.
Pour sa part, Dr Venance Kouadio Nguettia, le premier responsable de la SODEFOR, qui a salué tous ceux qui ont semé la graine de l'apaisement des esprits, a reconnu la faute de la structure chargée de la gestion des forêts classées en Côte d'Ivoire. Outre le traditionnel pardon et le "YAKO" ou compassion qu'il a tenu à exprimer, il a promis entreprendre des voyages sur les lieux du drame, tout en souhaitant que la page soit tournée.
Le Directeur général de la SODEFOR a saisi l’opportunité de cette cérémonie de réconciliation pour expliquer la nouvelle politique de gestion des forêts classées. Il a particulièrement insisté sur la méthode de contractualisation qui, selon lui, est une solution consensuelle adoptée par tous les partenaires ayant participé au bilan-dignostic de la forêt de la forêt en 1998.
Dr Venance Kouadio Nguettia a condamné ses agents, qui n'ont pas joué leur rôle de protecteur de la forêt ivoirienne. Il s’est toutefois dit réconforter de savoir que les paysans reconnaissent que cette forêt ne leur appartient pas. Le directeur général de la SODEFO a annoncé une campagne de sensibilisation des paysans sur la contractualisation dans les campements et la mise en place des comités villageois présidés par les préfets; qui géreront les fonds générés par les frais de location (12.500 francs par hectare de parcelle en production). Dr Venance Kouadio Nguettia a aussi parlé des projets de développement comme l'apiculture, l'élevage de poulet, la pisciculture, la récolte des fleurs...qui encourageront les paysans à ne plus toucher la forêt résiduelle.
Quant au préfet Jaques Nguessan Obouo, il a promis une visite sur le terrain pour demander pardon et pour mettre en œuvre la délimitation des plantations afin que les paysans qui sont concernés par la contractualisation soient avertis.
La forêt classée de Rapides s'étend de la sous-préfecture de Méagui à Grand-béréby. Elle abrite deux communes 3communes rurales et une sous-préfecture.
EDMOND K. KONAN
waterfeelingked@yahoo.fr