Premier tour de la présidentielle au 1er trimestre 2009. C’est la proposition faite, hier, par les délégations des Forces nouvelles et du camp présidentiel à Ouaga.

Les membres du Comité d’évaluation et d’accompagnement sont depuis hier à Ouagadougou dans la capitale burkinabé où avec le facilitateur de la crise ivoirienne, ils ont entamé de nouvelles négociations pour essayer de trouver des solutions aux questions des grades et des quotas dans la nouvelle armée ivoirienne. Ils sont, en somme, avec le 30 novembre, date initialement retenue pour le premier tour de la présidentielle, rendu techniquement et juridiquement impossible comme Fraternité Matin l’avait écrit, à pied d’œuvre

«en vue de signer un quatrième accord complémentaire», comme l’a confié Alain Lobognon, chef de la délégation des Forces nouvelles, à l’Agence France Presse. Selon des sources proches des discussions, les deux parties auraient convenu du report de la présidentielle au premier trimestre de l’année 2009 et de la sécurisation de tout le processus électoral par les Forces de l’Onuci. Le représentant du Secrétaire général de l’Onu pour la Côte d’Ivoire, Y.J. Choi, à l’issue d’une audience que le Président Laurent Gbagbo lui a accordée hier dans la matinée, a indiqué à la presse: «En plus du défi de la logistique que nous devons relever de façon à ce que le report des élections ne soit pas trop long, nous avons, concernant la sécurisation du processus électoral , informé le Président de la République que le dispositif sécuritaire onusien est disponible à cet effet». Les deux grandes nouvelles que véhicule cette concertation qui se poursuit aujourd’hui avec pour chef de délégation du camp présidentiel, le ministre Désiré Tagro, ne sont pas véritablement des surprises pour les Ivoiriens. Car tout laissait présager le report des élections avec les questions militaires restées toujours pendantes. Les Forces armées des Forces nouvelles lors du séminaire organisé vendredi dernier par les Forces nouvelles pour faire le bilan de 18 mois de l’Accord politique de Ouaga, avaient exigé que les questions des grades et des quotas dans l’armée nouvelle soient réglées. et elles avaient même indiqué des approches de solutions en enjoignant le facilitateur de regarder ces questions avec circonspection pour ne pas heurter la sensibilité des uns et des autres. Une des recommandations de leur séminaire portait sur le report des élections, ce d’autant que le processus d’identification qui ne doit laisser aucun Ivoirien en rade était loin d’être achevé. La réunion du CEA qui se tient en ce moment à Ouaga ne fait que confirmer ce que les Ivoiriens savaient et une réalité à laquelle les leaders des principaux partis politiques semblaient déjà donner leur caution à travers leurs différentes déclarations. Bédié, Ouattara et Affi ont unanimement reconnu que le report des élections n’était en rien préjudiciable et que le plus important était que ces élections se tiennent dans les meilleures conditions possibles.

Franck A. Zagbayou

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